Selon ce rapport intérimaire de gendarmerie, douze personnes ont déjà été condamnées à des peines de prison pouvant aller jusqu’à deux ans. La condamnation la plus lourde concernait un jeune homme interpellé en août et reconnu coupable d’une série d’incendies en Gironde. “Plus d’une dizaine” de personnes ont été placées en garde à vue pendant l’enquête, selon la gendarmerie. Il s’agit notamment d’un homme de 44 ans, mis en examen après avoir avoué avoir déclenché plusieurs incendies qui ont détruit 1.200 hectares en Ardèche, et d’un ancien pompier volontaire de 33 ans, qui sera jugé à Béziers pour deux incendies dans l’Hérault. “On a des profils très différents, des jeunes, des mineurs, des retraités, toutes les couches sociales sont représentées avec une majorité d’hommes”, a expliqué à l’AFP le lieutenant-colonel Marie-Laure Pezant, porte-parole de la gendarmerie nationale. Certains ont un “profil psychologique plus faible, parfois des troubles mentaux”. L’expertise médicale réalisée lors des investigations doit permettre de distinguer les incendiaires, qui mettent le feu pour satisfaire une pulsion, des incendiaires, dont l’acte répond à un mobile précis. Chaque départ de feu (dont 90% d’origine humaine et 30% d’origine volontaire, selon l’Office National des Forêts) fait l’objet d’une enquête judiciaire. Du fait de sa localisation en zone rurale, la gendarmerie a reçu la grande majorité des 43 dossiers liés aux feux de forêts de l’été 2022, à l’exception notable de celui de la Teste-de-Buch (Gironde), qui a été confié à la police. Les incendies ont déjà détruit plus de 65 000 hectares de forêt en 2022, un record pour cette phase de l’année depuis le début de l’inventaire des données satellitaires en 2006, selon le Système européen d’information sur les incendies de forêt (Effis). La Gironde a été particulièrement touchée, avec 30 000 hectares fumants, dont plus de 21 000 pour le seul secteur de Landiras.