Simple malentendu ou volonté manifeste de cacher la réalité ? Le dossier d’hébergement proposé par la défense pour permettre à Cédric Jubillar d’être placé sous surveillance électronique dans un hébergement fourni par un proche prend des allures de véritable scandale. Et c’est à se demander si une partie de la chaîne judiciaire, en l’occurrence le Service d’insertion et de surveillance pénitentiaire (Spip), qui est appelé à donner un avis purement technique, n’outrepasse pas son rôle pour jouer le père Fouettard lorsqu’on lui demande respecter les règles. d’impartialité ? Sur ces photos, le studio est offert par un proche de Cédric Jubular en cas d’hypothétique libération. photoDR. C’est en tout cas ce que dénoncent les avocats de Cédric Jubillar, ils s’interrogent sur « la malhonnêteté ou l’incompétence des services Spip », ironiquement, Mes Alexandre Martin et Jean-Baptiste Alary qui défendent, aux côtés de Me Franck, Cédric Jubillar, accusé d’avoir a tué le mari, Delphine Jubillard, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (Tarn). Enfermé depuis quinze mois et isolé, le peintre plâtrier clame son innocence, il l’a répété, une nouvelle fois, ce vendredi 23 septembre, devant les enquêteurs.

Se loger en Ariège

Alors que la défense multiplie les demandes de libération, un proche de Cédric Jubular lui propose un logement gratuit, en Ariège. C’est un studio d’environ 25 mètres carrés, dans un immeuble de trois étages. Spip, dont la mission est d’assurer le suivi et le contrôle des personnes sous contrôle de justice, en veillant à leur réinsertion, vient de visiter ce prestigieux logement et a émis, contre toute attente, un avis négatif. La raison ? Mortier au sol, ce qui rendrait le logement insalubre et donc inhabitable. Cela a fermé la porte à une éventuelle libération du principal suspect. Seulement apprend-on, de source proche de cette affaire, que le logement qu’il a visité n’est pas destiné à Cédric Jubular. Le studio de 25 mètres carrés basé en Ariège est exempt de débris. « Incompréhensible ! », s’étonnent les avocats de la défense. Spip coupe la réalité en rendant justice avec des photos qui correspondent à un deuxième appartement de cet immeuble alors que les vraies photos n’ont pas été ajoutées au dossier. Ce sont clairement des actes de malhonnêteté intolérable ! Nous avons demandé aux enquêteurs et au juge des libertés et de la détention de renvoyer Spip sur les lieux pour rétablir la vérité.

“Un service qui s’est transformé en bras armé du parquet”

Ce logement mis à disposition de Cédric Jubillar n’a plus de locataires depuis plus de six mois, privant son propriétaire d’un revenu mensuel conséquent. Avec, on l’imagine, une perte financière non négligeable. Ce studio ne contient pas de ruines contrairement à ce qui est indiqué dans le rapport Spip. “Un service qui s’est transformé en bras armé du parquet”, estime pour sa part Me Jean-Baptiste Alary. En octobre, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Toulouse examinera la sixième demande de sortie de prison présentée par la défense de Cédric Jubular. Le peintre plâtrier, placé à l’isolement au centre de détention de Seysses est soupçonné d’avoir tué sa femme, dont le corps n’a pas été retrouvé. L’infirmière Tarn devait commencer une nouvelle vie avec un autre homme et avait demandé le divorce. Cela avait provoqué des tensions au sein du couple. Selon le parquet, des indices sérieux et concordants désignent Cédric Jubular comme le seul suspect dans cette affaire.