Le parquet a récemment décidé d’ouvrir des poursuites contre Jean-Baptiste Alary, l’un des trois avocats de Cédric Jubular. Ainsi, le criminel albigeois devra prochainement comparaître devant un conseil de discipline composé de cinq avocats des barreaux de la cour d’appel de Toulouse.
appels réguliers
L’ancien président d’Albi est accusé d’avoir téléphoné à un parti politique dans l’affaire Jubillar, en l’occurrence la mère de Cédric Jubillar, pour exercer prétendument des “pressions” pour ne pas changer d’avocat, ce qui pourrait constituer un manquement déontologique. Jean-Baptiste Alary nie toute forme de pression. Au printemps dernier, le conseil d’administration de l’ordre des avocats d’Albi, déjà saisi à l’époque par le parquet général pour enquêter sur d’éventuelles violations, a classé l’affaire. Par conséquent, le procureur général en a décidé autrement en engageant la procédure.
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En effet, l’émission de l’appel à Nadine F., la mère de Cédric Jubillar, se déroule dans un contexte très particulier. « Cette mère appelle régulièrement Jean-Baptiste Alary pour se renseigner sur son fils qui est en prison, ont répondu Me Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, les deux autres avocats de Cédric Jubular. La situation se comprend aisément puisqu’elle la mère est partie civile. C’est une mère désespérée qui cherche à en savoir plus sur son fils. Il est étrange que le bureau du procureur général soit si méticuleux sur les violations présumées des règles d’éthique et, en même temps, regarde si peu les violations évidentes et répétées de la confidentialité des personnes. qui sont à l’origine de l’enquête et du mandat ».
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Les avocats évoquent ici l’annonce médiatisée de la date initialement prévue (9 novembre) de la réorganisation judiciaire “alors qu’aucun avocat n’avait reçu la moindre convocation”, s’étonnent-ils. Dans cette affaire où les avocats de la défense multiplient les positions qu’ils ont prises en faveur de leur client, n’hésitant pas à égratigner la gestion de ce dossier, ces poursuites disciplinaires pourraient être interprétées comme un retour du boomerang judiciaire. Reste que pour les deux collègues de Me Alary, la manœuvre n’est pas neutre. “C’est beaucoup d’énergie pour pas grand-chose. On craint qu’il y ait une volonté de déstabiliser l’un d’entre nous. Il n’a mis la pression à personne. Ses qualités humaines et son avocat sont irréprochables.” Cédric Jubular, 35 ans, est soupçonné du meurtre de sa femme, Delphine Jubular, portée disparue depuis le 15 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines (81). Son corps n’a pas encore été retrouvé. Récemment, la justice a ordonné un transfert sur les lieux, à Cagnac-les-Mines, prévu le 13 décembre. Cette reconstitution des faits précis devrait être la dernière étape avant la fin de l’enquête.