Cet article est pour les abonnés Merter Keskin, 35 ans, est décédé en janvier 2021 après son arrestation. Si le rapport médical attribuait sa mort à la consommation de cocaïne, “Libération” révèle des images de vidéosurveillance de la cellule où il était placé avant de subir un long traitement abdominal. “Je n’aurais jamais dû appeler la police, je m’en veux pour le reste de ma vie” : Elodie H. n’a pas assez de mots durs sur elle-même. Son erreur, estime-t-elle, est d’avoir appelé le 17, pour que son ex-compagnon puisse quitter l’appartement, où une décision de justice lui a interdit de comparaître après avoir été condamnée pour violences conjugales. Suite à son interpellation du 12 au 13 janvier 2021, Merter Keskin, 35 ans, est décédé au commissariat de Sélestat (Bas-Rhin). Un premier rapport médical a attribué le décès, constaté à 5 heures du matin, à une prise récente de cocaïne, mais l’avocat de la famille a demandé un contre-avis à l’enquêteur chargé de l’enquête. D’autant que de nombreuses zones d’ombre planent sur cette nuit dramatique : que s’est-il passé lorsque Merter Keskin a été arrêté, qu’il a perdu une dent, qu’il a eu la bouche en sang avant d’entrer, sous escorte policière, à l’intérieur du commissariat ? Et pourquoi, alors qu’il se plaignait d’avoir mal au cœur en arrivant au commissariat, quatre policiers ont-ils tenu Merter Keskin sur le ventre pour lui retirer ses menottes ? Elodie H., l’ex-femme de Merter Keskin, dans son appartement de Sélestat fin mai. (Pascal Bastien / Libération) Images de vidéosurveillance du cachot de la police, inédites et sécurisées Sortie, montrent plusieurs policiers pratiquant une chirurgie abdominale pendant… trois minutes et demie. Un geste dangereux, surtout lorsque la personne qui l’accomplit est en surpoids et anxieuse. Un geste qui est déjà impliqué dans plusieurs décès (ces αυτοί