Posté à 5h00
Philippe Teisceira-Lessard La Presse
Isabelle Ducas La Presse
Dans une interview passant en revue sa cinquième année au pouvoir, la maire a déclaré qu’elle essayait de “trouver un équilibre” avant son budget fin novembre, mais que la dépendance de la ville aux impôts fonciers était problématique. L’enjeu inquiète de nombreux Montréalais, qui ont reçu leur évaluation municipale au cours des dernières semaines, souvent en flèche. “Je ne veux pas augmenter les impôts des citoyens, ce n’est pas mon but dans la vie”, a-t-il déclaré. L’objectif : « trouver une façon de respecter la capacité de payer des Montréalais — avec l’inflation et la nouvelle richesse — mais aussi s’assurer que la Ville est en mesure d’offrir des services aux citoyens », a-t-il dit. son bureau. Il a qualifié une augmentation de 8 % (ce qui correspond à l’inflation canadienne en juin, à son point le plus élevé) de « hors de question ». Mais “nous ne pouvons pas non plus geler les impôts”, a-t-il ajouté, rappelant des augmentations de 2% ou moins ces dernières années. Un an après sa réélection, Valérie Plante a déclaré que sa plus grande fierté des 12 derniers mois était justement d’avoir porté le débat sur la fiscalité communale sur le devant de la scène. “Ce modèle archaïque ne tient plus”, a-t-il lâché. PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE La mairesse de Montréal, lors de sa réélection, le soir du 7 novembre 2021 Une des solutions, selon Mme Plante : s’entendre avec Québec sur des transports plus généreux et plus stables dans la métropole. Chaque année, “je cherche de l’argent pour des choses que je fais”, notamment l’itinérance, le logement et la lutte contre le changement climatique, a-t-il déploré. Sur le plan personnel, « c’est très difficile. C’est difficile parce qu’on les voit, les besoins et on les entend.” Une lueur d’espoir, la même : “ça va bien” avec le vice-Premier ministre, a assuré le maire. Autre solution : trouver de nouvelles sources de revenus, notamment par la taxation de la gestion non écologique (fiscalité écologique). Un forum sur le sujet est prévu lundi. Mme Plante n’a pas voulu mettre de proposition sur la table avant d’avoir entendu le dénouement de cet événement.
Le pont-tunnel, un antidote à la voiture ?
La congestion qui frappe plus durement la métropole depuis le début du projet de tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pourrait être l’élément déclencheur pour inciter davantage d’automobilistes à se tourner vers les transports en commun, selon le maire ravi. “J’espère que les travaux du pont-tunnel donneront envie à beaucoup de gens d’utiliser les transports en commun”, a-t-il déclaré. S’ils sont coincés dans leur voiture pendant plusieurs minutes, voire une heure ou deux, ils pourraient penser qu’il est temps d’essayer les transports en commun. Les transports en commun en sont la pierre angulaire. » PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE Valérie Plante, mairesse de Montréal, en entrevue avec La Presse Le nombre de voitures ne cesse d’augmenter à Montréal, il est donc normal que le réseau soit saturé. Valérie Plante, mairesse de Montréal En plus de faire perdre du temps aux automobilistes, les embouteillages affectent le transport des marchandises et perturbent la chaîne d’approvisionnement, ce qui a des conséquences sur l’économie, a noté Mme Plante. Même si les sociétés de transport ont mis en place des mesures pour inciter les navetteurs à choisir les transports en commun, le maire a regretté que certains projets n’aient pas vu le jour plus tôt. Il a notamment évoqué le prolongement de la ligne bleue et d’un tramway sur l’axe avenue Notre-Dame, déjà évoqué précédemment. «Si nous avions cela, imaginez à quel point la situation serait différente. Les gens auraient déjà fait le changement de transport ou auraient eu des options », a-t-il déclaré. « Ces projets, en cours avec le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, auraient dû être réalisés avant. » Pour l’avenir, cependant, elle est optimiste quant à l’avancement des projets de transport en commun. Il rappelle que des travaux de prolongement de la ligne bleue sont en cours, notamment la publication d’un appel d’offres pour le tunnelier, que la Municipalité s’implique dans le développement des stations du REM de l’Ouest, que le projet de l’Est est toujours sur la bonne voie et que le projet de ligne rose entre le centre-ville et Lachine est inclus dans le Plan québécois des infrastructures 2022-2032.
REM au centre-ville, “en deuxième étape”
De plus, Mme Plante s’est réjouie de l’éventuel prolongement du REM de l’Est jusqu’à Rivière-des-Prairies. La Presse révélait vendredi que cette possibilité était étudiée par le groupe de travail qui a pris la relève de CDPQ Infra en mai 2022 et qui réunit le gouvernement du Québec, Montréal et la Société de transport de Montréal (STM). Des extensions vers Laval et Lanaudière sont également à l’étude. “Je suis tellement contente qu’elle soit là”, s’est-elle enthousiasmée, visiblement satisfaite de son tir. « Rivière-des-Prairies, c’était une de nos demandes. C’est une zone très restreinte pour laquelle il y a peu d’options [de transport en commun]. En autobus, aller de Rivière-des-Prairies au centre-ville est d’une heure et demie. » Cependant, lorsqu’il s’agit du centre-ville, l’enthousiasme de Plante diminue. Le « parcours de référence » actuel du REM de l’Est ne se connecte pas au cœur de Montréal, mais aux lignes bleue et verte du boulevard Lacordaire. “Je pense que vous devez vraiment y penser dans un deuxième temps”, a-t-il déclaré. « Une connexion avec le centre-ville reste pertinente. Maintenant, ce que nous voulions faire à l’origine, c’était prendre le projet CDPQ Infra, construire une nouvelle version, montrer à quoi cela pourrait ressembler. »
Bilan en vrac
Quel est votre principal regret de l’année dernière ?
L’assurance du parcours Camillien-Houde n’est pas assez rapide à mon goût. C’est un engagement que nous avons pris la saison dernière. […] Nous travaillons à obtenir une bonne course du parc, mais nous avons un problème avec la configuration en haut, avec le pass [de roc]. PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE Cyclistes sur le parcours Camillien-Houde
D’ailleurs, pourriez-vous revenir à l’interdiction des voitures à travers la montagne comme en 2018 ?
C’est pair.
Vous vouliez profiter de cette première année au pouvoir pour prendre des décisions impopulaires, comme le font souvent les gouvernements ?
Je n’ai jamais gouverné avec un tel calendrier. Je comprends cela, mais cela fait partie d’une certaine façon de faire de la politique. Alors que depuis le début nous étions super transparents.
Avez-vous décidé si ce mandat sera votre dernier ?
À ce stade, je n’ai absolument aucune décision, mais je pense que je vais continuer. Tant que la population dira que le maire, on la veut, on veut qu’elle soit là, je pense que je vais continuer. Ces réponses ont été reformulées pour plus de clarté et de concision.
Hausse moyenne des taxes foncières à Montréal
Budget 2022 : 2 % Budget 2021 : 0 % Budget 2020 : 2,1 % Budget 2019 : 1,7 % Budget 2018 : 3,3 %
Source : Ville de Montréal