Déception des libraires
Cette hausse du prix plancher vise principalement à inciter les consommateurs à se rendre en librairie au lieu de commander en ligne. Il vise à maintenir l’équilibre inhérent à la loi Lang de 1981 sur le prix uniforme du livre, à l’ère du numérique. Cette loi a permis à la France d’établir un réseau stable de librairies sur tout le territoire. Après l’annonce ce vendredi de la décision des ministères, les libraires ne cachent pas leur déception. “Encore une fois, la loi n’atteindra pas ses objectifs, car le niveau de perte de marge pour les librairies qui livrent, ou souhaiteraient se convertir à la livraison, reste très élevé”, explique Guillaume Husson, délégué général de l’association des bibliothèques de France. (SLF), représentant 600 librairies de toutes tailles dans le pays. Ces professionnels, qui avaient été reçus il y a tout juste deux jours par Rima Abdul-Malak, espéraient que le gouvernement aurait besoin d’un peu plus de temps pour réfléchir. Désormais, les libraires se disent déterminés à poursuivre le combat. Le SLF demande au gouvernement de soutenir ses demandes auprès de La Poste afin d’obtenir un tarif d’expédition plus favorable “permettant, en combinaison avec les seuils minimaux, de les rendre enfin compétitifs avec les grandes plateformes en ligne”. La décision du gouvernement français doit encore être transmise à la Commission européenne, qui rendra un avis avant l’entrée en vigueur de la loi. Une fois ce prix plancher de 3 euros ratifié par Bruxelles, rien ne garantit qu’il ne sera pas piraté par les géants du e-commerce. Encore une fois.