Mis à jour hier à 23h34

Le tribunal de première instance de La Paz a décidé vendredi de le “condamner” à “10 ans de prison”, trois mois après le début du procès et 15 mois après sa détention. L’ancien chef des forces armées William Kalimán et l’officier de police Yuri Calderón, tous deux en fuite, ont été condamnés à la même peine. Mme Añez, 54 ans, a été condamnée pour “inaction” et “décisions contraires à la Constitution et à la loi”. Il est accusé d’avoir accédé à la présidence de manière anticonstitutionnelle en novembre 2019, à la suite de la démission de M. Morales (2006-2019), dans le cadre de manifestations de masse liées à de prétendues fraudes électorales dénoncées par l’Agence des États-Unis pour le développement international (OEA ). Il avait annoncé qu’il ferait appel d’une éventuelle condamnation : “On ne s’arrêtera pas là, on ira devant la justice internationale”. L’ex-chef de l’Etat n’a pas encore été jugée dans un second procès pour “insurrection, insurrection armée et génocide” lorsqu’elle était présidente par intérim. L’accusation de génocide fait suite à des plaintes de familles de victimes de la répression par les forces de sécurité fin 2019 des fiefs de M. Morales, qui a fait 22 morts, selon une équipe d’experts indépendants. Dans son dernier témoignage, cette femme de droite a affirmé que le tribunal avait “exclu” des preuves pour nier le renversement de M. Morales. Quasi inconnue jusqu’à son arrivée au pouvoir, cette avocate de formation et ancienne présentatrice de télévision s’est autoproclamée présidente par intérim du pays andin le 12 novembre 2019, deux jours après la démission du président Morales. Après l’élection présidentielle d’octobre 2019, où Evo Morales briguait un quatrième mandat, et la confusion entourant les résultats qui lui ont donné le vainqueur, l’opposition a crié à la fraude. Une explosion de violence a suivi le vote, qui a finalement été annulé.

“prisonnier politique”

La deuxième vice-présidente du Sénat, Mme Añez, avait pris ses fonctions, la Bible à la main et la ceinture baissée, à la faveur d’une vacance du pouvoir provoquée par les démissions de M. Morales et de ses successeurs constitutionnels. La Cour constitutionnelle avait confirmé son élection. Le premier chef d’État, alors réfugié au Mexique avant de fuir en Argentine, avait dénoncé “le coup d’État le plus perspicace et le plus détesté de l’histoire”. Le gouvernement “m’accuse d’avoir participé à un coup d’État qui n’a jamais eu lieu”, avait réagi Mme Añez peu avant son arrestation en mars 2021 à Trinidad, dans la région de Beni (nord-est) où elle est née le 13 juin. , 1967 et où elle a résidé après son départ du pouvoir. Elle a ensuite entamé une grève de la faim en détention, affirmant qu’elle était une “prisonnière politique”.
“J’ai pris la présidence de la Bolivie sans la demander, sans la chercher et encore moins l’attendre […] “Avec pour seule mission d’organiser des élections et de pacifier le pays en crise”, avait-elle déclaré peu avant le début de son procès début février. Sénateur depuis 2010 et militant d’un parti minoritaire, Unidad Democratica (Unité démocratique), a été élu deuxième vice-président du Sénat selon la tradition selon laquelle tous les groupes sont représentés. Le gouvernement intérimaire de novembre 2019 à novembre 2020 avait promis de convoquer des élections législatives « dès que possible » d’ici quelques mois, mais le vote a dû être reporté à plusieurs reprises, notamment à cause de la pandémie de coronavirus.
Contre sa promesse, elle a finalement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2020, provoquant les critiques de ses adversaires de gauche, mais aussi de ses propres alliés de droite.
Elle avait fini par renoncer devant des sondages défavorables qui la plaçaient à la quatrième place loin derrière le candidat de gauche et dauphin de M. Morales, Louis Ars. Face à la victoire au premier tour du dernier en octobre 2020, il a immédiatement reconnu la défaite de son camp.
Un candidat au poste de gouverneur Benny aux élections locales, n’avait pas réussi à se faire élire.