Pourquoi cet accord est important : Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Moscou a imposé un blocus des principaux ports ukrainiens. Environ 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées dans les ports ukrainiens depuis plusieurs mois, faisant grimper les prix des aliments de base dans le monde. Avant la guerre, jusqu’à 90 % du blé, du maïs et des tournesols ukrainiens étaient transportés par voie maritime, principalement depuis le port d’Odessa. Et de nombreux pays en développement comme l’Égypte, le Liban et la Tunisie dépendent fortement de Kyiv pour leur approvisionnement en céréales. Ce que cet accord permet : L’accord prévoit un corridor maritime sûr en mer Noire pour le transport de céréales depuis trois ports ukrainiens : le port d’Odessa, celui de Chornomorsk et le port de Pivdenny, à Yuzhne (30 km à l’est d’Odessa). Selon les données de l’ONU, au 1er novembre, 9,7 millions de tonnes de céréales et d’autres produits agricoles ont transité par cette route. Valable pour une durée de cent vingt jours, l’accord a pour échéance le 19 novembre, mais serait normalement reconduit tacitement, selon les modalités convenues en juillet. Comment est-il mis en œuvre : L’accord établit une zone de sécurité de 10 milles marins autour de chaque navire voyageant dans le couloir de sécurité. Aucun navire, équipement ou drone militaire n’est autorisé dans ce périmètre. Une autre zone a été mise en place dans les eaux turques pour que les navires arrivant d’Ukraine soient inspectés avant de poursuivre leur voyage. A cet effet, le Centre conjoint de coordination a été créé en Turquie, chargé de superviser l’accord. Il se compose de quatre équipes de huit inspecteurs – deux représentants russes, deux ukrainiens, deux turcs et deux représentants de l’ONU. Leur rôle est, entre autres, de veiller à ce qu’aucune arme ne soit transportée à bord des navires. Reprise après une courte suspension : Le 29 octobre, la Russie a annoncé qu’elle suspendait sa participation à l’accord, accusant l’Ukraine d’attaquer sa flotte de drones dans la baie de Sébastopol, en Crimée, un territoire annexé. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mercredi la reprise des exportations de céréales ukrainiennes, Moscou déclarant avoir reçu des garanties écrites “suffisantes” de Kyiv pour rejoindre l’accord.