Les départs de la Toussaint pour les Français sont sûrs, mais un retour à la normale dans la distribution de carburant prendra encore du temps. De l’avis des professionnels, débordés par les commandes des 10 500 stations-service en France, dont 5 100 exploitées par la grande distribution, le redémarrage des circuits diesel et essence n’est pas une mince affaire. Vendredi, le ministère de la Transition écologique s’est voulu toutefois rassurant en mettant en avant quelques initiatives. « Une desserte prioritaire sera donnée aux stations-service sur les autoroutes et les routes nationales les plus fréquentées dans le cadre des départs en vacances », comme le prévoient par construction les contrats des stations-service autoroutières. Dans le cas contraire, “des pétroliers seront mobilisés depuis la direction opérationnelle de l’énergie du ministère de la Santé pour soulager les systèmes logistiques dans les zones les plus tendues”, promet le ministère, sans entrer dans le nombre de départements mobilisables. Enfin, pour ne pas manquer de carburant sur les longs trajets, l’Etat a demandé aux préfets d’arrêter le rationnement dans les stations-service (30 litres par voiture au maximum), ce qu’il a recommandé.

Temps de conduite prolongés

Pour achever l’approvisionnement accéléré du pays, alors que plusieurs préavis de grève dans des raffineries ou des dépôts ont récemment été levés, le ministère des Transports a pris jeudi deux arrêtés : l’un pour lever à nouveau les restrictions à la circulation des pétroliers le week-end et un autre pour permettre des dérogations temporaires au règles sur les temps de conduite pour les conducteurs, jusqu’au 23 octobre. Cependant, la machine ne peut pas être redémarrée en un clin d’œil. En ce qui concerne les camions-citernes, “il n’y a pas de véhicule qui ne roule pas, toutes les possibilités de transport disponibles, véhicules ou chauffeurs, sont optimales”, explique Jean-Marc Rivera, représentant général de l’OTRE (Organisation des Transports Routiers Européens). Mais les obstacles sont nombreux, comme un puisage dans les réserves stratégiques de l’État, qui nécessite une augmentation du temps de trajet. Ou faites la queue pendant de nombreuses heures dans le parc de 200 stations ouvertes. Ainsi, les chauffeurs travaillent beaucoup plus de jours que d’habitude, mais ont encore du mal à suivre toutes les commandes quotidiennes.

Accréditations professionnelles

“On monte, mais la situation n’est pas revenue à la normale, il faut donner du temps au temps”, résume Jean-Marc Rivera. Il y a plusieurs raisons à cela : d’une part, les chauffeurs hydrocarbures ont des habilitations et des formations (ADR) très spécifiques, comme pour la chimie, et ne peuvent donc pas être remplacés par d’autres collègues en peu de temps, même en cas de pics de demande et ont plus de tournées que d’habitude à faire . Ensuite, les entreprises de transport, souvent des PME ou des ETI (comme Premat, le groupe Mertz ou Charles André au plus haut niveau) ont parfois un périmètre régional, presque plus. “Certains n’ont que 5 ou 10 véhicules”, selon un expert. Si un tracteur routier peut tracter n’importe quoi sur la route (une citerne à gasoil, une citerne à lait, voire une benne de granulats ou de betteraves), les citernes traînantes adaptées aux hydrocarbures sont par définition réservées à ces PME multicartes.

Tuyauterie de renfort

De plus, à l’heure où tous les clients sont sollicités et où leurs services maritimes sont submergés d’appels, les transporteurs sont contraints de créer des listes de priorités, plaçant en tête les clients avec des contrats annuels et passant ensuite aux acheteurs “spot”, par définition moins fidèles. . Heureusement, la France dispose d’un réseau de plusieurs canalisations, qui réduisent considérablement les distances routières entre les raffineries et les bassins consommateurs de carburant (Haute-Normandie-région parisienne, Grand Lyon jusqu’à la périphérie de Genève ou Fossure Mer dans toute la région Paca). Cependant, vous avez encore besoin d’un certain nombre de camions à l’arrivée pour les livrer aux distributeurs finaux.