La première semaine de pourparlers a été écourtée après que le conducteur se soit senti mal. Nadine Oliveira, qui a d’abord fondu en larmes, a depuis été soignée pour une insuffisance cardiaque, ce qui a poussé le tribunal à suspendre l’audience. “Mon client est en réanimation dans le service de cardiologie de l’hôpital du Nord”, a déclaré son avocat, Me Jean Codognès, à 20 Minutes. Il a le syndrome du cœur brisé, également appelé Tako-Tsubo. C’est une crise cardiaque provoquée par une émotion très forte.

“un traumatisme”

Preuve du caractère épuisant d’un tel procès, pour toutes les parties. “Mon client a également vécu un traumatisme”, raconte Me Codognès. Il a une blessure morale : celle d’avoir conduit ce bus. Cela fait quatre ans et demi que tous les psychologues lui disent d’oublier. Il n’oublie pas. Ils recourent à une sorte de camisole de force chimique, mais cela ne soulage pas ses problèmes suicidaires. » Le parquet de Marseille avait également anticipé le phénomène en mettant à la disposition des accusés et des familles des victimes des chiens permettant la liberté d’expression, tandis que des membres de l’Association d’aide aux victimes d’infractions siègent en permanence au tribunal pendant l’audience. . Et la présidente du tribunal, Céline Ballerini, qui a la réputation d’être aussi humaine que ferme, a reconnu avoir mis un terme à ce qu’elle a qualifié d’”une semaine éprouvante”.

“Une douleur à affronter à nouveau avec ce drame”

« Mes clients vivent cela avec beaucoup d’émotion, abonde Gérard Chemla, avocat de nombreux justiciables. Ils avaient le sentiment qu’une valve s’était ouverte dans le conducteur. Et c’est rassurant pour eux de voir à quel point cette épreuve peut être aussi douloureuse que pour nous. Ce procès est une épreuve en soi. C’est assez paradoxal. Il y a aussi un sentiment de libération car on va vers la vérité, donc une appropriation du drame. Et en même temps, il y a la douleur d’affronter à nouveau cette tragédie. » « Ce procès est difficile, il était forcément prévisible, au contraire il me gêne Vanessa Brandone, qui défend aussi les familles des endeuillés. En tant qu’avocat, vu les événements et leur intensité, nous nous doutions qu’il y aurait beaucoup d’émotion des deux côtés. Mais c’est encore plus difficile quand on voit l’attitude de l’accusé qui ne dit pas grand-chose. Dès qu’on la pétrit un peu, elle pleure et ne parle plus. « Nous, les familles qui étions dans la douleur, étions présents lors de cette audience, peste dans un communiqué Fabien Bourgeonnier, père d’une victime décédée et président de l’association En mémoire de nos anges. Depuis bientôt cinq ans, nous nous taisons, nous pleurons en silence et nous nous rendons dignement à ce procès, sans jugement ni insultes, juste pour découvrir la vérité. » Et de s’inquiéter : « Nous allons devoir être contraints, une fois de plus, d’endurer tout cela et d’assister à notre procès sans sa présence. Incapable de poser des questions importantes et de recevoir les réponses dont nous sommes victimes… » Selon Me Codognès, si la vie de son client n’est pas en danger, sa comparution lundi pour la deuxième semaine du procès reste incertaine pour le moment quelles lignes sont écrits.