Circonstances, motivations du jeune garçon… Voici ce que l’on sait de ce meurtre de femmes au lendemain du drame.
Il a été retrouvé mort dans la rue
Le corps de la jeune fille, Emma, a été découvert en pleine rue, tôt le matin, par une habitante de Klese, près de la mairie et de son ancienne école primaire. “J’ai voulu la réveiller et quand je me suis approché, j’ai vu que le couteau était toujours là. “Elle était toute blanche”, a témoigné sur BFMTV celle qui l’a retrouvée vers 6h40 du matin alors qu’elle partait travailler.
Son petit ami avoue le meurtre
Devant la presse, le procureur de Mâcon Éric Jallet a expliqué que l’enquête, menée par la police judiciaire de la gendarmerie de Dijon, s’est rapidement tournée vers l’amie de la jeune fille. Le garçon de 14 ans a été interpellé ce matin au collège de Lugny, commune proche de Clessé. Les deux adolescents ont été formés dans cet établissement. Arrêté pour meurtre, l’étudiant a rapidement avoué. Une enquête judiciaire a été ouverte et l’étudiant encourt une peine maximale de 20 ans de prison pour meurtre. Il n’avait pas de casier judiciaire.
Un rendez-vous nocturne dégénéré
“Il reconnaît avoir convenu d’un rendez-vous avec cette jeune fille, après avoir pris un couteau qu’on lui avait mis dans la manche et l’avoir poignardée trois fois dans le cou”, a expliqué le procureur. La victime a alors “tenté de s’enfuir, mais le suspect a tenté de l’étrangler puis l’a poignardé à nouveau”, a-t-il ajouté, précisant que les deux adolescents avaient l’habitude de se retrouver entre minuit et 16 heures à Clessé. Les parents de la jeune fille avaient découvert sa disparition tôt le matin. Outre le couteau qui était placé à hauteur de son cou, les enquêteurs ont trouvé “plusieurs dizaines de traces de coups de couteau sur le tronc, les épaules, le visage et le cou” de la victime. Elle a été retrouvée habillée et avait plusieurs “blessures défensives” aux avant-bras, à l’exception d’un nez cassé. Des traces de sang ont été retrouvées sur un muret, puis sur un “chemin de progression” menant au corps, le long duquel ont été retrouvés des bijoux puis une veste. “C’est de la sauvagerie… de la sauvagerie vu le nombre de coups de couteau”, a déclaré le maire de Clessé, Jean-Pierre Chevrier.
Acte prémédité
Hormis le couteau qui avait été placé dans sa manche, l’étudiant semblait avoir planifié son passage à l’entraînement. Éric Jallet n’a pas précisé ce qui l’a motivé à ce stade de l’enquête, mais de premiers témoignages recueillis par les enquêteurs montrent que le suspect avait auparavant tenu des “propos dérangeants”, provoquant son envie de tuer quelqu’un, notamment sa compagne. Le juge a décrit leur relation amoureuse comme turbulente, pleine de larmes et de réconciliation. “Ce qui s’est passé est totalement incompréhensible”, a déclaré à BFMTV le recteur de l’académie de Dijon, Pierre N’Gahane, ajoutant qu’”aucun signalement de harcèlement” n’avait été enregistré au collège de l’adolescent. “Tout ce que nous savons, c’est qu’il a été abusé par son père en janvier. “Ces éléments doivent être utilisés”, a déclaré un porte-parole du parquet. Un examen psychiatrique doit être effectué avec l’étudiant.
L’émotion au village
Le drame a choqué ce petit village de 850 âmes, où la jeune Emma, comme sa famille, était “appréciée”, selon le maire Jean-Pierre Chevrier. “C’est comme si j’avais perdu ma petite-fille. […] “C’était un enfant très mignon et gentil, avec des parents adorables et attentionnés”, a-t-il déclaré à RTL. “J’ai peur que ce meurtre laisse des traces, qu’on ne soit plus serein après. » Le proviseur du collège a également parlé à BFMTV d’un “étudiant calme” qui “avait beaucoup d’amis”. …