Publié 12:09 PM  Mis à jour à 13h02
                        Mylène Crête La Presse                     

“Vous receviez des informations d’une police amicale [à votre cause] ? a demandé Paul Champ, résident du centre-ville d’Ottawa et défenseur des affaires. “Oui, c’est vrai”, a répondu M. Wilson. Cette information privilégiée a été donnée aux ex-policiers, ex-soldats et ex-agents du renseignement qui ont participé à la manifestation à Ottawa. “Beaucoup d’entre eux avaient des contacts et fournissaient des informations”, indique le témoignage déposé en preuve. “Wilson ne connaît pas les sources, mais Freedom Convoy recevait des informations divulguées par les forces de l’ordre. Finalement, la police a compris et a semblé lancer de fausses opérations pour déstabiliser les participants du Freedom Convoy et contrôler d’où venaient les fuites”, indique le document, qui se compose d’extraits d’entretiens qu’il a donnés aux procureurs en préparation de son témoignage. Le comportement des policiers a été critiqué à plusieurs reprises lors de cette manifestation. Certains officiers ont semblé encourager les participants en prenant des photos avec eux et en frappant dans leurs mains. Un rapport de renseignement compilé par la police d’Ottawa avant l’arrivée du convoi de camions a décrit les manifestants comme des gens de la classe moyenne, et non comme des manifestants professionnels. La police s’attendait initialement à ce qu’ils restent un week-end. Des milliers de camions sont arrivés dans la capitale fédérale à partir du 28 janvier et ont paralysé le centre-ville pendant trois semaines.

Hors crise

Les organisateurs du “convoi de la liberté” tentaient de trouver une issue à la crise dans les jours qui ont précédé l’opération policière massive qui a mis fin à leurs activités. Leur avocat, Keith Wilson, a témoigné mercredi qu’ils voulaient dégager toutes les rues du centre-ville d’Ottawa afin que les camions puissent se rassembler sur la rue Wellington, devant le Parlement, et y rester aussi longtemps que nécessaire. À l’époque, des négociations étaient en cours avec la Ville d’Ottawa pour dégager les rues résidentielles. Pour les organisateurs de rallyes de camions, l’idée était de concentrer la manifestation sur le gouvernement fédéral. Le « convoi de la liberté » a d’abord été créé pour s’opposer à l’obligation de vaccination imposée aux camionneurs pour les mouvements transfrontaliers. Me Wilson a dit que l’idée était de montrer que les organisateurs étaient de bonne foi. Leur espoir était donc de parvenir à une rencontre avec des ministres du gouvernement de Justin Trudeau, mais pas avec le premier ministre lui-même. Ils pensaient que cela donnerait une raison de partir aux manifestants qui avaient paralysé le centre-ville de la capitale fédérale ces dernières semaines. Les luttes de pouvoir entre toutes sortes de groupes ont sapé l’organisation de « l’escorte de la liberté ». Le mouvement a attiré les théoriciens du complot “comme la flamme attire les papillons de nuit”. Il a déclaré que plusieurs groupes faisaient pression sur sa cliente, Tamara Lich, l’une des organisatrices du rallye de camions, pour tenter de prendre le contrôle ou d’obtenir leur part des 10 millions collectés grâce à une campagne de financement participatif.