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Comment est ce premier ?

Le groupement Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) a converti 88 kilomètres de la RN79 – dangereuse, mais gratuite – en A79 – payante, mais sans barrière de péage -, la première autoroute “fluide” de France. Seules les barrières de péage d’entrée et de sortie de l’A71, avec laquelle elle se connecte à l’ouest, restent en vigueur. Tôt ou tard, les usagers pourront rouler jusqu’à 130 km/h, sans ralentir ni s’arrêter, grâce aux grues. Vous n’avez qu’à penser à payer, immédiatement ou après le voyage. Existant de longue date outre-mer, ce type d’autoroute « free flow » est appelé à se généraliser dans les années à venir, suivi de l’autoroute de Normandie.

Comment fonctionnent les portails ?

Les conducteurs pourront circuler à la limite de vitesse maximale d’un bout à l’autre en passant par des barrières équipées de caméras et de capteurs qui reconnaîtront leur véhicule. Les six portiques installés sont de même nature que ceux qui avaient surgi entre 2014 et 2017 pour le poids lourd “écotaxe”, après son abandon. Ils ont trois caméras par sens de circulation qui surveillent toutes les voies – y compris l’accotement dur – il est donc inutile de conduire entre les voies pour éviter la détection. Enfin, une caméra, montée en biais à l’extrémité du châssis, détectera la longueur du véhicule et le nombre d’essieux. L’APRR précise également que les barrières ne surveillent pas les occupants des véhicules ni la conduite des automobilistes, même en cas d’excès de vitesse. “Ce qui intéresse le concessionnaire, c’est le véhicule lui-même, ainsi que sa plaque d’immatriculation”, précise l’équipe.

Comment est le paiement ?

Les automobilistes auront plusieurs moyens de régler leur trajet : la solution la plus simple est de se procurer un badge de télépéage classique, quel que soit le fournisseur. Vous pouvez également payer sur le site internet ou dans la nouvelle application autoroute, soit en saisissant une fois pour toutes votre numéro d’immatriculation et vos coordonnées bancaires, soit en payant à chaque pass. Par conséquent, il est recommandé de fournir votre adresse e-mail avant de voyager pour recevoir le bon de paiement par e-mail. Autre particularité : 16 bornes, implantées dans les aires de service, vous permettront de payer par carte ou en espèces, “comme vous payez la place de parking de votre voiture”. Et si on oublie ? Après sa visite, “le client dispose de 72 heures pour régler sa course”, souligne Pierre Méau, directeur de clientèle adjoint d’APRR. Dans le cas contraire, une amende de 90 euros s’ajoutera au montant des péages, voire 375 euros sans paiement dans les 60 jours. Tant que l’opérateur a accès au fichier des plaques d’immatriculation européennes, le propriétaire du véhicule est responsable en cas de problème de paiement, et non le conducteur. « Lors de la première visite, il n’y aura pas d’amende. Mais si ça redevient normal, il n’y aura plus de tolérance », prévient l’APRR.

Quel est l’avantage du “free flow” ?

En plus de gagner du temps, ce système évite les embouteillages aux péages, économise du carburant et réduit les émissions de CO2 dans l’atmosphère. Selon ses aménageurs, l’opération permet également d’économiser “16 hectares de surface” qui seraient nécessaires aux différents péages. Parallèlement, alors que la RN79 était surnommée la “route de la mort” en raison des nombreux accidents mortels enregistrés, la transformation en autoroute permet une sécurité accrue. C’était aussi l’objectif premier de cette mise à niveau en 2X2 voies selon les normes autoroutières, qui ont été déclarées d’utilité publique en 2017. De nombreux exemples à l’étranger Le système est assez répandu dans de nombreux pays, entre Johannesburg et Pretoria en Afrique du Sud, autour de Toronto au Canada, sur les autoroutes urbaines de Santiago du Chili, dans plusieurs états américains, sur l’Autostrada pedemontana lombarda près de Milan en Italie, sur de nombreuses routes en Norvège, la moitié des autoroutes portugaises ou encore entrer à Göteborg ou Stockholm en Suède.

Ce modèle sera-t-il étendu à d’autres itinéraires ?

La Sanef, forte de son expérimentation lorraine, entreprend de transformer l’autoroute de Normandie en une circulation libre, où 32 000 voitures transitent chaque jour. « Sur l’A13 et l’A14 entre Paris et Caen, il y a cinq barrières, avec un trafic domicile-travail assez fort et des pointes importantes le week-end. A chaque poste de péage, il y a un arrêt avec un embouteillage potentiel”, explique son directeur général, Arnaud Quemard. Ces barrières seront progressivement remplacées par des barrières de mi-2024 à mi-2025. L’équivalent de 40 terrains de football, soit 28 hectares correspondant aux postes de péage, seront restitués à la nature. Mais le groupe assure que cela ne fait pas d’économies : « aujourd’hui, avec le péage en Normandie, nous avons environ 150 salariés. Pour exploiter la même autoroute fluide, nous aurions besoin d’environ 300 d’entre eux », qui seraient principalement impliqués dans les relations avec la clientèle, dit-il.