En entrevue avec QUB Radio, le député Rosemont Québec solidaire Vincent Marissal a confié avoir vécu cette situation récemment. “La secrétaire de mon orthopédiste m’a proposé de me faire opérer début décembre dans une clinique privée. Le hic, la facture sera de 35 000 $. Un honneur qu’elle-même qualifie de spécial, car je dois changer les deux hanches”, a-t-elle déclaré au micro de Benoît Dutrizac. Actuellement, M. Marissal doit se déplacer avec une canne et son état l’empêche de mener une vie normale, mais comme tant d’autres dans sa situation, il patiente maintenant depuis un an. S’il refuse l’opération dans une clinique privée pour plus de 30 000 $, il devra supporter sa douleur pendant au moins six mois de plus jusqu’à ce que son orthopédiste retourne dans le système public. “C’est inacceptable. Je peux me permettre d’attendre. Je peux aller travailler. Mais un camionneur qui ne peut plus travailler choisira de payer. Il n’a pas le choix”, a déclaré M. Marisal. La retraite temporaire des médecins n’est pas un phénomène nouveau. Mais cet exemple soulève une question éthique évidente selon le député de Rosemont. Il se demande combien de médecins profitent de leur statut pour se constituer une banque de clients qu’ils peuvent ensuite opérer à titre privé. «En fin de compte, le gouvernement fait bonne figure dans cette situation parce qu’il contribue à réduire les listes d’attente», a déclaré le député de Rosemont. Cela pourrait expliquer le silence du gouvernement, selon Vincent Marissal. Selon lui, on se demande si la consultation payée par la RAMQ n’aura servi qu’à grossir la liste de clients de certains médecins. “Des clients très rentables.” “Je refuse d’y aller en privé par principe. C’est une façon de devancer tout le monde. Je crois vraiment au système public », a-t-il déclaré, ajoutant que lorsque quelqu’un décide de passer au privé, son nom n’est plus sur la liste d’attente, au grand plaisir du gouvernement. Pour le moment, M. Marissal n’a pas l’intention de porter plainte auprès de la Fédération des médecins spécialistes du Québec. Cela dit, il a la ferme intention de poser des questions au ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé. Le Collège des médecins et la Fédération des médecins spécialistes ont refusé notre demande d’entretien. – Avec la collaboration d’André-Sylvain Latour