Pourquoi ? Car il faudrait que la Banque du Canada hausse encore son taux directeur, histoire d’emboîter le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed), bien décidée à donner une autre solide impulsion à l’inflation.
Mercredi, la Fed a relevé son taux d’intérêt cible de trois quarts de point de pourcentage à une fourchette de 3 à 3,25 %. Mais après cette annonce, le président de la Fed, Jerome Powell, a clairement indiqué que d’autres hausses importantes étaient à venir. L’objectif ultime de la Fed est de réduire l’inflation à seulement 2 % d’ici 2025, après avoir oscillé récemment autour de 8 %.
Selon ses prévisions, le taux directeur de la Fed devrait encore augmenter de 1,25 point de pourcentage d’ici la fin de l’année. Cela poussera le taux directeur de la Fed à au moins 4,4 %.
Banque du Canada Si la Banque du Canada suit la Fed, cela signifie que notre taux préférentiel canadien pourrait augmenter encore de 1,25 point de pourcentage pour atteindre 4,5 %. Si c’est le cas, cela signifie que les emprunteurs canadiens feront face à une autre hausse importante des taux (environ +1,25 %) sur les prêts hypothécaires, les prêts personnels, les prêts automobiles, les prêts aux entreprises, etc. .
Question : Que se passerait-il si la Banque du Canada décidait d’ignorer les prochaines hausses de taux de la Fed américaine ?
Le dollar canadien s’affaiblit Chose certaine, le dollar canadien pourrait encaisser une autre gifle. Au début de cette année, le dollar canadien s’échangeait à 80 cents américains. Aujourd’hui, il parvient à peine à se maintenir au-dessus de la barre des 74 cents US. Ainsi, il a perdu 7,5% de sa valeur au cours des derniers trimestres.
Si la Réserve fédérale continue d’augmenter son taux directeur d’un autre 1,25 point de pourcentage et que la Banque du Canada ne le fait pas, il ne fait aucun doute que la chute du dollar canadien pourrait s’aggraver. Et pire alors ? Comme nous importons beaucoup de biens des États-Unis, plus le dollar canadien est faible par rapport à la devise américaine, plus les produits importés de notre principal partenaire commercial coûteront cher. Cela affectera notre porte-monnaie.
En 2021, la valeur des produits importés par le Canada des États-Unis a atteint près de 300 milliards de dollars.
Le défi américain Avec des taux d’intérêt en hausse à 3,25%, la Réserve fédérale s’attend à un ralentissement significatif de la croissance de l’économie américaine en fin d’année. Il parle d’une croissance de seulement 0,2 % du PIB réel. Cette croissance passera à environ 1,3 % en 2023. En raison de sa crise du crédit, la Fed souhaite que le taux de chômage aux États-Unis augmente, de 3,7 % (aujourd’hui) à au moins 4,4 % en 2023.
Ce taux est nettement inférieur au taux de chômage de 9,3 % qui battait son plein lors de la récession de 2008-2009. Les chances que les États-Unis entrent en récession en raison de la hausse spectaculaire des taux d’intérêt sont élevées. Mais si cela devait arriver, nous parlons ici d’une récession “modérée”.
Il en va de même pour le Canada et ses principales provinces, dont le Québec et l’Ontario.
Un conseil : ce n’est pas le moment de faire des dépenses folles !