Face aux menaces que faisait peser la médiatisation de l’affaire, le couple et les cinq enfants qui possédaient la propriété ont finalement quitté les lieux seuls, jeudi soir 9 juin, sans subir aucune violence. “Un groupe d’hommes cagoulés et masqués est apparu et a utilisé des gaz lacrymogènes sur la famille, les forçant à être agressés physiquement. déclare ainsi le Parisien. L’habitacle de leur voiture puis l’intérieur de la maison ont été aspergés de gaz lacrymogène. Le véhicule a également été endommagé. La famille a appelé les gendarmes et a immédiatement porté plainte.Selon la préfecture de l’Essonne, contactée par VérifierActualités , “Ces événements font l’objet d’une enquête judiciaire diligentée par la gendarmerie.”

Une découverte qui n’en est pas une

Au début de cette affaire, une citation de Parisien posté le 8 juin donc, qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux. “Alors voici la maison que nous venons d’acheter le 19 mai,explique Laurent M., se dirigeant vers l’immeuble avec Elodie G. C’était un projet de vie qui allait aboutir, mais nous avions un gros problème : le 19 mai, quand nous sommes partis signer, nous sommes venus ici pour une fête et nous avons rencontré des squatteurs. “Un couple et quatre enfants (sic) qui sont à la maison et ne veulent pas partir” poursuit Elodie, qui dit avoir appelé les gendarmes, « Se dire ça à lui-même[ils] il va nous prouver que nous avons raison car nous avions tous les papiers”.Déception: “Ils nous ont dit non, [car] officiellement, aux yeux de la loi, ils sont chez eux. […]. Là on prend une douche froide, on se dit qu’on va repartir avec des pas qui n’en finissent pas, [alors que nous]à côté, on a notre loyer, des crédits, c’est l’angoisse” . Pour Laurent, “Soudain, tout s’effondre, tout s’effondre. “C’est d’un rêve à un cauchemar.” Élodie est d’accord : “On y croyait au début, on pensait que ça allait vite.”Mais Laurent explique : “On a appelé un huissier, il nous a dit : ‘Non, non, ce sont des procédures qui prennent des années.’ Ce reportage sur ce jeune couple qui a découvert, le jour de la remise des clés, que la maison de leurs rêves était occupée, a fait le tour du web. Cependant, bémol : les deux jeunes hommes savaient en effet, plusieurs mois avant l’achat, que la maison était occupée. Même ce petit détail leur a permis d’obtenir une maison à un prix avantageux : 140 000 euros pour un bâtiment de 70 mètres carrés et un terrain de 1 800 mètres carrés. L’information est rapportée, jeudi après-midi, dans un reportage de BFMTV.

“Un bien à un coût très intéressant”

Dans une vidéo mise en ligne chez le notaire le jour de la signature, le 19 mai, qui a été découverte par une internaute, Samira C., la “conseillère en immobilier”, elle a détaillé les termes de la vente comme suit : “En février dernier, j’ai acheté une propriété très spéciale à vendre. C’était vide, c’était vieux, c’était une propriété. La première fois que je lui ai rendu visite, tout allait bien. Et puis je suis tombé nez à nez avec deux squatteurs. Finalement, ces deux personnes sont parties. J’ai pu récupérer le bien, faire des visites”, elle explique. Peu de temps après, le logement est de nouveau occupé. Cela n’empêche pas Samira C. de trouver un repreneur : Elodie G. “Il a une propriété avec un coût très intéressant en raison de tous les travaux de restauration, en raison de l’occupation des squatters […]. Il y a des procédures à mettre en place.salue ensuite Samira C., toujours face caméra. Dans une autre vidéo, vraisemblablement tournée le même jour, la consultante en immobilier pose à côté d’Elodie G., devant l’étude notariale d’Arpajon. Selon la préfecture de l’Essonne, il est en effet le seul acquéreur. “C’est la première fois que je réalise une vente sans remettre de clé. […] La propriété était déjà occupée. Il faudra donc [elle mime un coup de balai de la main, ndlr] laisser entre guillemets les personnes à l’intérieur, récupérer le bien et refaire toutes les clés”, elle explique. Contacter de Le Parisien le Conseil supérieur du notariat a confirmé que la requête d’un « Profession sans droit ni titre »schématique « Noir sur blanc dans l’acte de vente ». Selon l’arrêté préfectoral, Saber B., le père de famille propriétaire de la maison, a été entendu de la gendarmerie d’Egly le 20 mai, au lendemain de la vente. L’homme de 41 ans aurait expliqué y avoir emménagé huit mois plus tôt, avec sa femme et ses cinq enfants âgés de 4 à 16 ans. Dans ses mots, “La maison était déjà occupée par deux personnes avant l’arrivée de sa famille”, indique le décret. Lors de son audition, Saber B. a également affirmé – selon la préfecture – avoir acheté le bien à un dénommé Isam A. pour la somme de 120 000 euros en espèces. “Le vendeur aurait donné les clés de la maison pour l’installation de la famille B.” , précise la préfecture. Mais Saber B. n’en a pas “Document valide”prouver cette transaction.

Des doutes sur l’annonce officielle

A noter qu’en avril 2021 la préfecture avait déjà reçu un arrêté contre deux locataires, alors que la maison était mise en vente après un héritage. Mais, selon Elodie G., en septembre 2021, le bien semblait vide et accessible, puisque l’agence immobilière avait pu ouvrir la maison avec un tas de clés. “La maison était complètement vide avec un matelas dans une pièce sans meuble ni vêtements à l’intérieur” , peut-on lire dans le décret. Le 3 juin, un “dépôt d’une plainte par le propriétaire légal du site” enregistré pour les actes de squat. Le même jour la gendarmerie constate que les serrures de la maison ont été changées. La “portail [était] je connais les chaineset “Les fenêtres de la porte d’entrée de la maison […] cassé”. Le 9 juin, au lendemain de la publication du rapport par ParisienElodie G. demande alors à la préfecture “Donner un préavis officiel aux résidents qui se sont installés illégalement sur la propriété qui lui appartient”. Contacter de VérifierActualitésJean-Baptiste Eyraud, président du Droit au logement (DAL), a de très sérieux doutes sur la légitimité de cette annonce officielle : “C’est illégal pour nous. Nul ne peut demander une expulsion administrative, donc sans juge, pour un logement vide. Le décret précise également que la jeune femme elle-même [Elodie, ndlr] dit que l’appartement était vide “. En tout cas, ajoute Eyraud, “Ce n’était pas leur domicile au sens juridique du terme, le seul régime qui leur permettrait de se passer du juge” . Et le président de Dal de proposer à la famille expulsée de le contacter. “Au lieu de se réjouir d’avoir réussi à expulser une famille de cinq enfants, le ministre ferait bien de s’inquiéter d’essayer de les reloger.” il ajoute. Demandé par VérifierActualitéspour savoir si le ministre de l’Intérieur savait que le jeune couple savait, bien avant l’achat, que la maison était occupée, permettant de l’acquérir à bas prix, le Cabinet a répondu qu’il n’avait pas “commentaires à faire”. De la part d’Amélie de Montchalin, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, qui a participé à la demande d’expulsion, nous expliquons que nous étions fondés “Pour les événements très clairement caractérisés par le préfet, c’est-à-dire une occupation illégale des lieux”. Il a toutefois ajouté que le ministre avait également demandé au préfet de l’Essonne d’envisager des solutions de relogement pour l’éviction familiale.