“Tous les instants, [les leaders du convoi] il avait un haut niveau de connaissance des plans opérationnels de la police. » — Une citation de M. Keith Wilson, avocat principal des organisateurs de la marche des camionneurs Ces informations comprenaient, par exemple, quand certaines descentes de police étaient prévues, ce qui permettait aux chefs de convoi de prévoir comment ils réagiraient, a-t-il noté. Et c’est arrivé plusieurs fois. Selon lui, ce flux d’information était continu et provenait de toutes les forces policières ou agences de sécurité impliquées dans les interventions, soit le SPO, l’OPP, la GRC et le SCRS. M. Wilson estime qu’il était impossible de savoir exactement de qui provenait cette information privilégiée, car plusieurs lanceurs d’alerte faisaient partie de la chaîne de communication. Selon l’avocat, d’anciens membres des Forces armées canadiennes (FAC) ont relayé cette information aux organisateurs du convoi. Dans son résumé de sa rencontre avec les procureurs de la Commission d’enquête sur l’état d’urgence qui a précédé sa comparution mercredi matin, M. Wilson avait déjà expliqué que nombre de ces ex-militaires étaient connectés et fournissaient des informations aux dirigeants. le rassemblement. Ces anciens membres des FAC étaient basés à l’hôtel Swiss, où une structure de commandement avait été mise en place qui comprenait également des personnes ayant travaillé pour la police et le SCRS, a-t-il déclaré. Ils avaient des radios, des cartes et des photographies aériennes, décrit Me Wilson. Ils coordonnent la distribution de carburant, la collecte des déchets, la gestion de la zone occupée et s’occupent des contestataires problématiques. La police, à un moment donné, s’est rendu compte de ce qui se passait et a eu recours à de fausses opérations pour savoir d’où venaient les fuites, apprend-on dans la retranscription de l’entretien de l’avocat. Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre). L’avocat Keith Wilson et l’ex-militaire Tom Marazzo ont été appelés à témoigner devant le comité Rouleau mercredi. Photo : La Presse canadienne/Justin Tang
Un député a également informé les manifestants
Les contacts avec la police de certains des manifestants, a-t-il dit, n’étaient pas la seule source d’information pour les organisateurs de la marche, a déclaré mercredi Me Wilson. C’est, par exemple, grâce à un membre de la Chambre des communes que les manifestants ont entendu pour la première fois que le gouvernement fédéral envisageait d’invoquer la loi d’urgence pour mettre fin à l’occupation, a-t-il déclaré. a-t-il révélé lors de son interrogatoire. L’élu en question aurait fait circuler l’information parmi les manifestants, a poursuivi M. Wilson, qui n’a pas pu l’identifier ni dire à quel parti il appartenait. Malgré cet avertissement, l’avocat a encouragé ses clients à poursuivre leur action, allant même jusqu’à participer à une vidéo TikTok avec les organisateurs de la marche pour dire à leurs partisans qu’il était encore possible d’empêcher l’intervention policière en se rendant à Ottawa dès que possible. possible de soutenir les camions. Bien qu’il reconnaisse maintenant que certaines actions malheureuses ont pu être prises par des manifestants incontrôlables et que de nombreux poids lourds étaient garés dans le centre-ville en violation des règlements municipaux, le rassemblement lui-même n’a jamais été officiellement déclaré illégal, a-t-il soutenu. Le gouvernement Trudeau a invoqué la Loi d’urgence le 14 février 2022 pour mettre fin à un rassemblement de camionneurs et d’autres manifestants opposés aux mesures sanitaires liées à la COVID-19 qui ont paralysé le centre-ville d’Ottawa du samedi 29 janvier au dimanche 20 février. Cette loi – votée en 1988 pour succéder à la Loi sur les mesures de guerre – prévoit notamment qu’une enquête publique doit principalement examiner les circonstances qui ont conduit les autorités à prendre une telle décision.
Une dizaine d’organisateurs du cortège devant la Commission
La commission aura entendu d’ici la fin de la semaine une douzaine de témoins impliqués dans la prise de contrôle du centre-ville d’Ottawa, dont le vétéran Jeremy MacKenzie, qui devrait comparaître par vidéoconférence, actuellement détenue en Saskatchewan. Mardi, trois leaders du mouvement contestataire, à savoir Chris Barber, Steeve L’Artiss Charland et Brigitte Belton, ont présenté leurs récits d’événements au juge Paul Rouleau, évoquant, entre autres, des « luttes de pouvoir » entre les organisateurs du rassemblement. Ce témoignage fait suite à celui donné vendredi et lundi par l’ancien chef de la police d’Ottawa, Peter Slowley, qui a souligné les tensions survenues pendant la crise entre lui et Patricia Ferguson, alors adjointe. et Steven Bell, d’ailleurs, par exemple. , de faire appel à la société de gestion de crise Navigator. À terme, 70 personnes comparaîtront devant la Commission, dont Justin Trudeau et sept ministres, des représentants du SCRS et la commissaire de la GRC Brenda Lucki. Environ 25 témoins ont déjà été entendus, dont de nombreux policiers, ainsi que des élus locaux comme l’ancien maire d’Ottawa Jim Watson. Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a également été assigné à comparaître, mais refuse de se conformer. Un juge a depuis accepté d’examiner sa demande. M. Ford estime que l’affaire est exclusivement fédérale et que sa comparution lui causerait un « préjudice irréparable », ce que nie le commissaire Rouleau.