Selon les dernières données disponibles, la région de l’île de Montréal a connu une baisse de 59 % du nombre de transactions résidentielles en octobre par rapport à octobre 2021. En septembre, les ventes résidentielles n’ont baissé que de 41 %. « Depuis 2011, je n’ai rien vu de tel », raconte Daniel Langlois, cofondateur de la plateforme iTerram, spécialisée dans l’analyse de données foncières et commerciales au Québec. Seulement 1 377 maisons ont été vendues en octobre sur l’île de Montréal. En octobre 2021, alors que l’on sentait déjà approcher le ralentissement, l’activité résidentielle (tous types confondus) s’est soldée par 2 192 transactions, soit 59 % de plus que le mois dernier. L’insécurité financière des ménages, la peur de la récession, les pressions inflationnistes sur les biens et services et les hausses successives du taux directeur pourraient expliquer, selon M. Langlois, le phénomène observé. Les Utawais et les couronnes On retrouve ce phénomène un peu partout sur le territoire de la province. L’Outaouais, par exemple, a connu une baisse de 55 % du nombre de transactions en octobre par rapport à l’année précédente. À Laval et en Montérégie, qui comprend Longueuil, on parle d’une baisse de 51 %, en Estrie, de 47 % et dans la Capitale-Nationale, de 23 %. Pour l’ensemble du territoire québécois, on parle d’une baisse de 38 % en octobre, ou de 27 % lorsqu’on considère les dix premiers mois de l’année. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer le moindre signe d’amélioration à court terme, avoue le PDG d’iTerram. Même ainsi, sur la base de ses trois décennies d’expérience dans l’espace, il pense que la tendance à la baisse devrait se poursuivre. “La Fed a encore relevé son taux directeur hier. Tout le monde s’attend à ce que la Banque du Canada emboîte le pas… Que faites-vous lorsque les taux d’intérêt sont trop élevés? Normalement, vous n’empruntez pas et vous n’achetez pas. C’est ce que nous voyons en ce moment.” Plus bas historique L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), qui regroupe des courtiers de la plupart des régions de la province, semble partager le même avis. Selon les données qu’elle vient de publier, si l’on ne considère que les statistiques Centris pour la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, le nombre de transactions a diminué en octobre de 35 % par rapport à octobre 2021 et de 43 % si on ne considère que l’île de Montréal. “La baisse des ventes s’est aggravée en octobre”, observe Charles Brant, directeur des analyses de marché à l’APCIQ. De plus, poursuit-il, le système Centris n’avait jamais enregistré un niveau d’échange aussi bas à cette période normalement active de l’année depuis 2000. Pour l’ensemble de la province, le nombre de transactions a chuté de 29 % le mois dernier par rapport à la même période en 2021. Les plex (-39 %) et les copropriétés (-37 %) ont été les plus durement touchés par cette baisse. Le Québec a été épargné La RMR de Québec semble avoir échappé aux fortes baisses d’activité enregistrées ailleurs. En octobre, elle a connu une érosion de 17 % des transactions par rapport à octobre 2021, une baisse beaucoup plus faible que la moyenne provinciale. Dans ce domaine, estime Charles Brant, le marché est surtout stimulé – surtout dans le segment haut de gamme – par une masse d’acheteurs expérimentés. Le niveau inférieur des prix de l’immobilier par rapport à la capacité financière des ménages serait également un facteur. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.


title: “Du Jamais Vu Depuis 2011 Baisse Drastique Des Transactions Immobili Res Au Qu Bec " ShowToc: true date: “2022-12-15” author: “Mathew Combs”


Selon les dernières données disponibles, le territoire de l’île de Montréal a connu une baisse de 59 % du nombre de transactions résidentielles en octobre, comparativement à la même date l’an dernier. En septembre, les ventes de maisons n’ont chuté que de 41 %. « Depuis 2011, je n’ai rien vu de tel », raconte Daniel Langlois, le cofondateur de Terram, qui se spécialise dans l’analyse de données foncières et commerciales au Québec. Vendu en octobre sur l’île de Montréal, seulement 1377 résidences. En octobre 2021, alors qu’on sentait déjà approcher un ralentissement, l’activité résidentielle (tous types confondus) s’établissait à 2 192, soit 59 % de plus que le mois dernier. L’insécurité financière des ménages, la peur de la récession, les pressions inflationnistes sur les biens et services et les hausses successives des taux d’intérêt directeurs pourraient expliquer, selon M. Langlois, le phénomène observé. Un phénomène que l’on rencontre partout dans la province. L’Outaouais, par exemple, a connu une baisse de 55 % du nombre de transactions en octobre par rapport à l’année précédente. À Laval et en Montérégie, qui comprend Longueuil, on parle d’une baisse de 51 %, en Estrie de 47 % et dans la Capitale-Nationale de 23 %. Pour l’ensemble du territoire québécois, on parle d’une baisse de 38 % en octobre, ou de 27 % lors du calcul des dix premiers mois de l’année. Difficile, dans ces conditions, d’imaginer le moindre signe d’amélioration à court terme, reconnaît le PDG de Terram. Même ainsi, sur la base de ses trois décennies d’expérience dans l’espace, la tendance à la baisse devrait se poursuivre. “La Fed a encore relevé son taux directeur hier. Tout le monde s’attend à ce que la Banque du Canada emboîte le pas… Que faites-vous lorsque les taux d’intérêt sont trop élevés? Normalement, vous n’empruntez pas et vous n’achetez pas. C’est ce que nous voyons en ce moment.” L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), qui regroupe des courtiers de la plupart des régions de la province, semble avoir la même lecture. Selon les données qu’elle vient de publier, basées exclusivement sur les statistiques Centris, dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, le nombre de transactions a diminué en octobre de 35 % par rapport à octobre 2021 et de 43 % sur l’île de Montréal. “La baisse des ventes s’est aggravée en octobre”, observe Charles Brant, directeur des analyses de marché à l’APCIQ. De plus, poursuit-il, le système Centris n’avait jamais enregistré un niveau d’échange aussi bas à cette période normalement active de l’année depuis 2000. Pour l’ensemble de la province, le nombre de transactions a diminué de 29 % le mois dernier, comparativement à la même période en 2021. Les plex (-39 %) et les copropriétés (-37 %) ont été les plus durement touchés par cette baisse. La RMR de Québec semble avoir échappé aux fortes baisses d’activité enregistrées ailleurs. En octobre, elle a vu ses métiers chuter de 17 % par rapport à octobre 2021, une baisse nettement inférieure à la moyenne provinciale. Dans ce domaine, estime Charles Brandt, le marché est surtout stimulé – notamment sur le segment haut de gamme – par une masse d’acheteurs expérimentés. Le niveau inférieur des prix de l’immobilier par rapport à la capacité financière des ménages serait également un facteur.