De la choucroute sans chou et malheureusement accompagnée d’une pomme de terre, une fine part de tourte salée servie avec une seule feuille de laitue… Sur les réseaux sociaux, les images dénonçant les portions servies dans les cantines universitaires bretonnes abondent depuis la rentrée. Le 28 octobre, le “Syndicat Pirate”, premier syndicat étudiant de Rennes 2, déplorait les portions “drastiques réduites” sur Twitter et assurait qu’à Rennes “ils coupaient même les petites tartes en deux avant de les mettre dans les assiettes”. . Le syndicat a aussi mis en avant des “Pastaboxes”, qui sont vendues 2,59 euros en GMS, 3 euros en Crous.
« Les étudiants font la blague ! »
Le problème a été abordé par le député Nupes du Val-de-Marne Louis Boyard, qui, photo à l’appui, a dénoncé les sandwichs servis aux étudiants. “Alors, ces repas à prix réduits sont vantés par Emmanuel Macron ? Du pain et trois fois rien ? Et puis, on s’étonne que les étudiants meurent d’ennui !”, a-t-il critiqué. Contacté par BFMTV, Nathan, étudiant en master d’histoire à l’université Rennes 2, fait le même constat. “Ça se voit dans les choses qu’on n’a jamais vues. Quand ils servent trop, ils n’hésitent pas à prendre des choses. Évidemment, on a faim plus tôt et quand on a une longue journée de cours, soit on ‘je Je vais devoir manger autre chose ou je vais mourir de faim jusqu’à la nuit », a-t-il dit.
Les conséquences de l’inflation ?
Dans les restaurants gérés par le Crous, le coût d’un repas pour un étudiant est faible, 3,30 euros pour une formule classique, 1 euro pour les étudiants boursiers, une mesure qui avait été mise en place puis pérennisée après les premières restrictions Covid . -19, révélant la précarité de nombreux étudiants français. Mais face à l’inflation, le coût de production des repas a augmenté pour le Crous, atteignant désormais 8 €. Dans un communiqué daté du 16 septembre, le Crous de Bretagne a souligné un contexte économique difficile, qui a entraîné une hausse du prix de l’alimentation et de l’énergie. “Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, dans un contexte de difficultés d’approvisionnement, en plus d’être conscient des enjeux climatiques auxquels les étudiants sont particulièrement sensibles, le Crous de Rennes Bretagne avait pris des mesures”, indique le communiqué. Parmi ces “dispositions”, l’élaboration de recettes “ajustées au poids” adaptées “aux dépenses caloriques d’un jeune adulte”. “Cependant, il semble que certains d’entre eux ne semblent pas tout à fait satisfaisants et vont donc être revus. Ils ne seront plus servis tant qu’ils ne seront pas revus”, avait promis le Crous de Bretagne.
24% d’augmentation de fréquentation
En plus de leurs revenus, les budgets des Crous dépendent des subventions de l’État. Cependant, comme l’a expliqué à BFMTV le vice-président de l’UNEF chargé des affaires sociales, Samya Mokhtar, ils sont insuffisants, ce qui engendre des difficultés sur l’ensemble du territoire. “Le Crous est en difficulté financière depuis des années, là où on tire la sonnette d’alarme, et où le Crous aussi. C’est là qu’on arrive à un point vraiment complexe, avec un impact très particulier sur les étudiants”, a-t-il déclaré. Dans le même temps, les restaurants universitaires font face à une demande toujours croissante. Leur fréquentation a augmenté de 24 % sur l’ensemble de la France par rapport à l’avant-Covid.