Les civils saluent “l’effort pédagogique” du parquet
Georges Salines s’est dit “très sensible et en plein accord avec le parquet national antiterroriste” notamment sur la possibilité de décentraliser les détenus. “Le parquet n’a pas exclu la possibilité que les accusés soient libérés, mais il est trompeur de croire qu’il sera effectif demain”, a déclaré le père d’une victime du Bataklan. Pour lui, le parquet, dans un “effort pédagogique” a su personnaliser les peines et a su jouer “avec le délai de sécurité pour intégrer ces nuances”. 17:44
“Il y a un peu de rancoeur là-dedans”, regrette un avocat de la défense
Xavier Nogueras a salué “des contrôles propres, légaux, permanents, professionnels”. L’avocat de Mohamed Amri, condamné à huit ans de prison, a néanmoins déploré que “le choix des peines” nous fasse “toujours croire qu’il y a un peu de ressentiment à l’intérieur”. Le conseil regrette que les représentants du Parquet national antiterroriste doutent de la possibilité de réinsertion de certains détenus. 17:24
Réclusion à perpétuité pour Mohamed Abrini
Mohamed Abrini a été condamné à la prison à vie. Cependant, une période de sécurité de 22 ans a été demandée. La différence de peine avec Salah Abdeslam s’explique par le fait que Mohamed Abrini n’a pas été poursuivi en tant que “co-auteur” des attentats, après avoir quitté Paris le 12 novembre 2015. Son rôle était “moins important que celui de Salah Abdeslam dans la supervision et la préparation” des attentats. 17:19
Salah Abdeslam a été condamné à la prison à vie
Salah Abdeslam a été condamné à la prison à vie. “Malgré ses paroles, malgré ses larmes, il est resté fidèle à son idéologie et incapable d’exprimer des remords”, a déclaré un porte-parole du parquet. “Compte tenu de l’énorme gravité des faits qui lui sont reprochés, car nous ne savons pas de quel côté il se tournera, nous vous demandons de déclarer une période de sécurité sans compromis.” Salah Abdeslam est “un membre clé” du noyau, le procureur général insiste sur le fait qu’il ne croit pas à la version présentée par la défense qui fait référence à un homme “soumis à son frère”. “Comme Mohamed Abrini, Salah Abdeslam reste pétri d’idéologie et incapable d’avoir un regard détaché sur les événements.” Le procureur général est revenu sur le “jeu des dupes” mis en place par Salah Abdeslam. Son silence pendant le procès était “le défi absolu et pervers de quelqu’un qui joue avec son pouvoir”. “Son pouvoir est de fermer la porte à toute explication”, a poursuivi le juge. Ce dernier ne croit pas à sa “version tardive”. “Assurez-vous qu’elle coïncide avec les éléments les plus incriminés du dossier”, note-t-il, estimant que personne aujourd’hui ne peut savoir vers quoi se dirige l’accusé. “Salah Abdeslam est loin d’avoir renoncé à l’esclavage volontaire”, a-t-il déclaré. 17:09
Krayem et Ayari sont condamnés à la prison à vie
Comme Adel Haddadi et Muhammad Usman, Sofien Ayari et Oussama Krayem auraient dû passer à l’action le 13 novembre 2015. “Ce sont des membres à part entière de l’escadron du 13 novembre”, a précisé Camille Hennetier, qui rappelle que les deux hommes sont restés silencieux tout au long du procès. Pour le parquet, ce silence est “un profond mépris pour votre tribunal et les victimes”. “Le silence est un droit, mais il ne peut pas leur profiter, en particulier les hommes qui connaissent le mieux la cellule”, a-t-il déclaré. “Nous sommes convaincus qu’il faisait pleinement partie du dispositif prévu, ils devraient être condamnés comme complices”, a insisté le procureur général, alors que les deux hommes sont soupçonnés d’avoir effectué un aller-retour à l’aéroport d’Amsterdam dans la nuit des attentats, laissant entendre qu’il y a étaient d’autres cibles. Les deux hommes risquent jusqu’à 30 ans de prison. 17:01
20 ans de prison pour ceux qui “ont accepté”
Le procureur général exige la peine maximale pour Adel Haddadi et Muhammad Usman, soit 20 ans de réclusion criminelle pour les faits qui leur sont reprochés. Pour l’accusation, les deux hommes auraient dû participer aux attentats du 13 novembre s’ils n’avaient pas été arrêtés en Grèce. 17:00
Mohammed Bakkali, “le curateur”, est condamné à la réclusion à perpétuité
“La phase submergée de la cellule terroriste”, “le troisième frère d’El Bacrowawi”, “la broche d’ouverture du noyau”, “celui qui a travaillé” comme le prétend l’Etat islamique, Mohamed Bakkali est présenté par le procureur comme “logistique”. Le PNAT requiert la réclusion à perpétuité assortie de 22 ans de caution aux dépens de ce dernier. Une exclusion définitive du territoire est demandée. “Sans les conservateurs, rien ne serait possible, ce ne sont pas des acteurs régionaux, prévient Camille Hennetier. Salah Abdeslam a suscité des attentes, de l’attention, de la colère… mais son rôle ne doit pas occulter les autres.” 16:56
9 et 16 ans sont requis contre Yassine Atar et Ali El Haddad Asufi
Différentes propositions pour Yassine Atar et Ali El Haddad Asufi. Tous deux “étaient au courant de préparatifs suspects, mais n’ont pas apporté une aide efficace à la réalisation des attentats”, a déclaré Camille Hennetier. Yassin Atar risque jusqu’à 9 ans de prison et une interdiction foncière de 10 ans. Seize ans de prison et une interdiction foncière sont recherchés contre Ali al-Haddad al-Asufi, qui “a fourni une aide décisive aux frères Al-Bakrawi en Syrie, est intervenu dans la recherche d’armes et est resté en contact avec les frères Al-Bakrawi jusqu’à la dernière minute. des phases décisives ” de préparation des attentats. “Malgré l’importance des charges retenues contre lui, il n’a jamais vraiment cédé, empruntant un discours où il s’est borné à dire qu’il était victime d’un complot policier et judiciaire.” 16:51
Il faut 6 ans contre Farid Kharkhach
Farid Kharkhach, qui a fourni “une assistance ponctuelle”, risque jusqu’à six ans de prison. Il est expulsé pour avoir participé à un complot terroriste criminel. 16:41
Entre 5 et 8 ans de prison contre les “porteurs” de Salah Abdeslam
Les “porteurs” de Salah Abdeslam qui l’ont assisté lors de sa fuite de la France vers la Belgique encourent des peines de prison de 5 à 8 ans. Hamza Attou et Mohammed Amri, venus chercher Salah Abdeslam à Paris le soir des attentats, risquent entre 6 et 8 ans de prison. Une peine assortie d’une interdiction sur le territoire français pendant 10 ans. Il faut aussi 6 ans contre Abdellah Chouaa, qui servirait de point de départ pour transporter des terroristes. Enfin, le PNAT réclame 5 ans sans mandat pour Ali Ulkadi, qui a emmené Salah Abdeslam le jour de son retour à Bruxelles dans une planque. A l’exception de Mohamed Amri, tout le monde apparaît libre. 16:33
Les premières peines requises contre les prévenus absents
Six des 20 accusés sont jugés par contumace. Le Parquet national antiterroriste a exigé les premières condamnations à leur encontre. Jean-Michel et Fabien Klein risquent jusqu’à 22 ans de prison. La “véritable” réclusion à perpétuité, c’est-à-dire avec une période de sécurité non compressée, est demandée contre Oussama Atar, considéré comme le commanditaire des attentats, et Obeida Aref Dibo. Enfin, Omar Darif est condamné à la réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 30 ans et d’une interdiction sur le territoire français. 16:13
“Le maximum doit être exprimé en raison de l’extrême gravité des événements”
Camille Hennetier va maintenant demander les peines des 20 prévenus. Il s’agira de “peines lourdes, très lourdes” qui seront prononcées “au regard des faits allégués, de leur gravité et au regard de la personnalité” de l’accusé. “En aucun cas, personne ne peut être condamné pour ce qu’il pense, mais il doit être condamné pour ce qu’il a fait au nom de ce qu’il pense.” “Le maximum doit être décidé en raison de l’extrême gravité des événements. Le crime est si grave que la sanction ne peut être qu’en accord avec cette gravité.” Dans les cas où la réclusion à perpétuité est requise, “c’est la période de sécurité qui peut vous permettre de modifier la peine”. 16:07
L’accusé fait maintenant attention aux ordres
Au début de l’audition, l’ambiance était plus légère dans la loge. Les prévenus ont beaucoup parlé entre eux, beaucoup ri, ce qui a irrité les partis politiques qui se sont rencontrés lors de l’interruption de l’audience. Dès la reprise du procès et le discours de Camille Hennetier qui annoncera les peines requises, ces derniers sont beaucoup plus prudents. 15:49
L’impossible réinsertion de l’accusé
Le juge provoque désormais le phénomène de déracinement, une idéologie « subjective ». “Certains ont pu dire qu’ils ne se croyaient pas radicalisés, c’est l’islam normal”, rappelle Camille Hennetier. “Salah Abdeslam et Mohamed Abrini ne sont pas capables d’être malhonnêtes là-dedans.” Le représentant du PNAT répond à Salah Abdeslam qui avait évoqué Voltaire en février dernier, en évoquant un autre…