Pour protester contre les nombreux recours à l’article 49-3 du gouvernement, le député LFI Rodrigo Arenas a pris une décision radicale : faire la “grève”. L’élu parisien l’a annoncé dans un communiqué publié jeudi. Malgré tout, il continuera à siéger à l’Assemblée pour “assurer la continuité du service par respect pour les électeurs qui ont voté pour sa candidature”. Le député portait donc un brassard blanc avec l’inscription “en grève” jeudi après-midi lors de la séance de questions au gouvernement. L’action rappelle une pratique japonaise où les travailleurs, qui ne souhaitent pas rester au chômage, portent des brassards pour exprimer leur protestation. En France, des infirmières ont déjà utilisé ce mode d’action. Pourtant, l’élu parisien a été rappelé à l’ordre par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. Ce dernier l’a invité à retirer ce vêtement qui « contrevient au règlement intérieur » du Palais Bourbon, car « l’article 9 de la directive générale de l’office (qui) stipule que la tenue (…) en demi-cercle ne peut être le prétexte pour la manifestation de l’expression de toute opinion ». « Nous exerçons un mandat qui nous est confié par nos concitoyens. Nous ne sommes en position de soumission à personne. Vous n’avez pas besoin de faire la grève comme vous avez pu me le dire en réponse à l’action du gouvernement ! Grandis un peu !”, a attaqué l’occupant du perchoir, dénonçant la ‘lettre particulièrement enfantine’ que lui avait envoyée son interlocuteur pour expliquer son geste et affirmer son refus – dans un premier temps – de se rétracter. Dans le communiqué publié ce matin, Insoumi a présenté quelques pièces justificatives, estimant que ce “régime de démocratie totalitaire” défie “le vote des Français qui n’ont pas donné un chèque en blanc au président pour gouverner la France”. “Avec ces 49,3, des dizaines d’amendements sont jetés à la poubelle alors qu’ils ont été votés par le Parlement. Pire encore, ce sont des budgets comme ceux de l’Education nationale, le premier volet du budget, qui ne sont même pas examinés en plénière”, a-t-il tenu à rappeler. Au Figaro, Rodrigo Arenas a alors déclaré “j’espère que son groupe parlementaire le suivra et pas seulement”, rappelant notamment que les groupes d’opposition représentent “13 millions d’électeurs”. En dehors de son activité parlementaire qui se poursuit donc, Insoumis entend aller expliquer sa démarche « sur le terrain ». VOIR AUSSI – Utilisation du 49.3 : réactions à l’Assemblée