“C’est une conséquence de la ‘chronologie des médias’ appliquée en France, que nous considérons comme injuste, contraignante et injuste vis-à-vis des attentes de nos publics”, a déclaré aux Echos la présidente française de Disney, Ellen Edge. La décision ne s’appliquera qu’en France. Le calendrier médiatique régit la sortie des films, y compris le streaming et la télévision, dans les mois suivant leur sortie en salles. Selon le nouvel accord conclu fin janvier, les plateformes qui n’ont pas signé cet accord, dont Disney+, devront attendre 17 mois avant de pouvoir sortir leurs films après leur sortie en salles. Ils passent encore devant les chaînes de télévision gratuites, qui diffusent encore les films 22 mois après la sortie des cinémas.

À lire aussi : Comment Netflix veut limiter le nombre d’utilisateurs qui regardent son contenu gratuitement Le but de ce dispositif est de protéger les cinémas, en leur donnant la primeur, mais aussi les chaînes et les diffuseurs qui financent le cinéma. La France cherche ainsi à préserver la diversité de sa production cinématographique, à laquelle les différents gouvernements sont restés vigilants. Dans un communiqué transmis à l’Agence française, le représentant général de la Fédération nationale du cinéma de France, Marc-Olivier Sebbag, a dénoncé une “décision totalement inacceptable”, “terriblement injuste” et a demandé à Disney de reconsidérer cette option. Elle appelle les pouvoirs publics à permettre “une résolution rapide de ce problème majeur pour (le secteur)”. Dans les autres pays, les films peuvent généralement sortir sur les plateformes un mois et demi après leur sortie en salles. Pour le moment, seul Strange World, a déclaré Mme Etzie aux Echos. La sortie de “Buzz l’Éclair”, le long métrage d’animation de Disney et variante de Toy Story, est prévue pour le 22 juin. En revanche, rien n’est décidé à ce stade concernant la Panthère noire ou le nouvel Avatar, deux productions majeures sur lesquelles les cinémas comptent pour améliorer leur fréquentation en berne. “Nous continuons d’évaluer la situation film par film et pays par pays”, a déclaré le président de Disney France.