C’est le scénario digne d’un mauvais film qui attend les électeurs péquistes. Cela fait suite à la décision du président sortant de l’Assemblée nationale, François Paradi, qui n’a pas accordé d’entretien pour s’expliquer. La position de M. Paradis, qui pue la mauvaise foi et la partisanerie, apparaît également en pleine période de transition. Les députés seront en effet invités à désigner son successeur dès la reprise des affaires. Gestes rares Selon l’historien et auteur Jocelyn Saint-Pierre, directeur à la retraite de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, les scénarios d’expulsion de la Chambre bleue n’ont été évoqués qu’à trois reprises dans l’histoire du Québec.
C’est arrivé en 1909, lorsque le journaliste Olivar Asselin a frappé au visage le ministre Louis-Alexandre Taschereau (futur premier ministre) sur le parquet du Parlement. Il l’a réprimandée pour avoir menti dans la chambre à son sujet.
Puis, en 1965, le député trifluvien Yves Gabias est expulsé pour avoir accusé le procureur provincial, René Hamel, de corruption. Enfin, en 2009, le premier ministre Jean Charest a menacé d’expulser la députée de Lotbinière, Sylvie Roy, aujourd’hui décédée. Il avait prétendu, sans preuve, que la ministre des Transports Julie Boulet se trouvait sur le bateau de Tony Accurso. Pour un reste Alors est-il vraiment justifié, en 2022, qu’un sergent d’armes expulse des élus de la Chambre bleue pour avoir refusé de respecter un vestige de l’époque coloniale ?
La question se pose d’autant plus que 74 % des Québécois sont en faveur de l’abolition de la monarchie au Canada. Et que la CAQ, en 2015, avait exprimé son intention d’abolir le poste de commandant adjoint. Il est temps de mettre un terme à ce cirque et d’abolir cette obligation dépassée.