M. Duhaime, qui les a beaucoup interpellés, lui fait penser à quelqu’un dans le sud, a déclaré M. Legault après avoir visité un bureau électoral à Laval. Le patron de la CAQ s’est bien gardé de prononcer le nom de l’ancien président américain. Mais relancé par les reporters, il répondit : Vous savez très bien de qui je parle. Utilisant des expressions similaires à celles utilisées la veille, le premier ministre sortant a qualifié M. Duhaime de fauteur de troubles et d’irresponsable. “Je ne comprends pas comment un peuple uni peut accepter qu’un type ait joué le rôle d’agitateur pendant deux ans. […] Ce n’est pas le genre de leader qu’on veut au Québec. » — Une citation de François Legault, chef de la CAQ et premier ministre sortant Selon lui, Éric Duhaime a été discrédité du poste de premier ministre voire du poste de chef de parti, [profitant] de l’angoisse de certains de gagner des voix. Le chef des conservateurs, pour sa part, nie être un Donald Trump québécois. La comparaison faite vendredi par François Legault est évidemment boiteuse, selon lui. Interrogé par la presse à la sortie d’un tête-à-tête avec la mairesse de Montréal Valérie Plante, M. Duhaime a déploré que le premier ministre sortant tentait de trouver un bouc émissaire pour faire oublier sa difficile conversation. « Je pense qu’il n’aimait pas sa conversation. Apparemment, il n’était pas trop content de sa performance et a commencé à voir que le Parti conservateur était peut-être un adversaire plus sérieux qu’il ne l’avait d’abord pensé. Ça pue la panique. Je ne comprends pas pourquoi, tout d’un coup, j’aurais été banni. » — Une citation d’Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec M. Legault tente de diaboliser les gens qui ne pensent pas comme lui, regrette le chef du PCQ. Cela montre un manque de respect pour ses adversaires, ajoute-t-il. Pire, une telle stratégie pourrait même jouer contre la CAQ, croit le chef conservateur. Ce n’est pas me comparer à des politiciens étrangers [ou] en menant des campagnes négatives qui peuvent nécessairement faire changer d’avis, a-t-il soutenu lors de son arrivée au congrès de la FQM en fin de matinée. Vous savez, les campagnes négatives, lorsqu’elles sont mal faites, ont l’effet inverse de ce que nous recherchons. En substance, M. Duhaime soutient qu’il n’est pas un fauteur de troubles, soulignant qu’il est normal de vouloir parler à ses partisans avec beaucoup d’énergie. Je regarde tous les candidats et quand ils sont devant leurs baroudeurs, c’est sûr qu’on aime ça, enflammer nos troupes, a-t-il expliqué en se promettant de récidiver ce soir à Lévis.

Duhaime a sa place, selon Anglade

Interrogé sur ce duel entre M.M. Legault et Duhaime, qui s’étendent dès jeudi après-midi, la chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a rappelé que toutes les idées [avaient] leur place dans une démocratie, y compris celles défendues par le chef conservateur. Il a sa place comme il l’a fait dans le débat des chefs, a-t-elle déclaré après avoir assisté au congrès annuel de la Fédération des municipalités du Québec (FQM) vendredi après-midi. Maintenant, ce qui est important, c’est de choisir quel genre de leader, quel genre de gouvernement, quel genre de personne on veut avoir à la tête du Québec, a-t-il poursuivi. Pour moi, ce dont nous avons besoin, c’est du leadership que j’apporte.