Dans le premier set, nous avons la réponse. Avec seulement 38% de premiers services, l’Américain est venu à Simon sans son arme principale et l’a laissé s’installer dans le rallye. Mais les Français n’aiment rien tant que ça. Et même s’il a dû sauver trois balles de set alors que Fritz menait 5-4, c’est lui qui a terminé le plus fort. Le deuxième set était essentiellement une copie du premier, avec un échange de pauses au début et deux joueurs tenant leur service par la suite. Simon a cédé trois balles de break qui lui auraient permis de servir pour le match. Récupérant, Fritz a cassé à une vitesse vertigineuse pour égaliser en un set tout au long. Mais nous n’étions pas encore dans l’épopée.

Simon paralysé par la douleur

Pour cela, il a fallu attendre le dernier set. Le “decide” que disent nos amis anglophones. Cet ensemble allait donc décider, ou non, de l’arrêt de carrière de Gilles Simon. Estropié par la douleur, sentant des pointes dans le dos, la cuisse gauche ou l’épaule droite selon le moment, Simon a donné ce qui restait de ses maigres réserves au terrain. Fritz lui-même a perdu son tennis, se demandant régulièrement comment il avait pu rater un coup ou un autre. Simon, un diable de plâtre qu’il ne pouvait pas éliminer, y était pour beaucoup, mais le manque de précision dans de nombreuses options lors de l’attaque a également pesé sur la balance. A 3-2 Fritz, Simon a courageusement sauvé trois balles de break. Presque des balles de match, compte tenu de son état. A la plus grande satisfaction d’un public qui l’a toujours poussé, Simon a percé au meilleur moment (5-4). Il n’avait qu’à servir pour le match. Presque une formalité. A 37 ans, Gilles Simon est toujours joueur de tennis professionnel et affrontera Félix Auger-Aliassime (qu’il vient d’envoyer au Masters en éliminant Fritz) en huitièmes de finale.