Alors que le football français a envahi l’actualité ces derniers jours, les Bleus ont eu la bonne idée de remporter un match de football ce jeudi à Saint-Denis (Saint-Denis) face à l’Autriche (2-0) lors de la 5e journée de championnat. des nations. Oui, la dernière création de l’UEFA sent encore un peu le neuf, mais le vainqueur parvient à y trouver du charme. C’était le cas en octobre dernier avec une équipe française, triomphante à Turin mais déjà hors course pour réussir son mauvais parcours de juin (deux nuls, deux défaites).
“Il n’y a rien de mieux que de gagner”, a déclaré un Didier Deschamps succinct et quelque peu soulagé. Ils ne sont pas encore assez pour hisser les drapeaux aux fenêtres ou souffler du klaxon sur les Champs-Elysée. Dans l’esprit du sélectionneur, ce rendez-vous d’automne avec l’Autriche puis le Danemark dimanche à Copenhague devait être la dernière répétition générale avant de s’envoler pour le Qatar et la Coupe du monde dans deux mois.
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Mais n’importe quel metteur en scène vous le dira, pas facile de répéter une pièce avec douze acteurs absents, dont plusieurs protagonistes (Karim Benzema, Hugo Lloris, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Presnel Kimpembe ou encore les frères Hernandez). Heureusement, Kylian Mbappé n’a pas eu un mot du médecin pour s’excuser. Quand il n’est pas occupé à redéfinir les frontières juridiques du droit à l’image en sélectionnant et triant entre les partenaires de la FFA ceux compatibles ou non avec ses valeurs et son image, le Parisien sait aussi changer le cours d’un match.
A sa manière et en un éclair, à la 56e minute. Une passe d’Olivier Giroud, une accélération entre quatre Autrichiens qui s’est transformée en paris, comme dans leur slalom favori Schladming, et une frappe imparable (1-0) pour finir le travail. Joie et soulagement. Avant cet éclair, les Bleus ressemblaient à une équipe qui n’était pas aussi unie. Logique, quand il manque la moitié de vos propriétaires et qu’il faut tenir la main à deux nouveaux venus, les Monégasques Benoît Badiashile et Youssouf Fofana, plutôt à l’aise par ailleurs.
“Presque impossible à défendre” face à Mbappé
De nouveau vêtus d’un 3-5-2 par leur entraîneur, les Français ont alterné bonnes intentions, imprécisions et occasions manquées face à des Autrichiens qui n’ont pas décidé de sortir le nez de leur moitié de terrain. Les champions du monde continuent aussi d’abuser de leur pack de blessés. Au douzième de départ d’avant-match s’ajoutent en première mi-temps ceux du défenseur Jules Koundé (tibias) et du gardien Mike Maignan (mollet), mais techniquement hors de combat. Au redémarrage, les Autrichiens ont eu la gentillesse de se découvrir enfin par un fil et d’offrir des espaces à un groupe français, plus à l’aise sur une autoroute à quatre voies. Après tout, on ne fait pas. Surtout avec un atout comme Kylian Mbappé dans sa manche. Nous devons écouter et traduire de l’allemand les mots de Ralf Rangnick. “Si Mbappe avait joué avec nous ce soir, le match n’aurait peut-être pas été le même. Mais malheureusement, nous n’avons pas Kylian Mbappé. » L’entraîneur autrichien non seulement pousse une porte ouverte dans l’amphithéâtre du Stade de France, mais traduit l’impuissance et l’agitation des adversaires (“dans un bon jour, c’est presque impossible de défendre contre lui”, avoue même le capitaine autrichien David Alaba) face à la menace représentée par l’attaquant du Paris Saint-Germain. Si on l’associe à un éventuel futur Ballon d’Or (Karim Benzema), on a quelques arguments à discuter et même à affronter les opposants du moment, convaincus d’une chute rapide et inéluctable de la maison bleue au Qatar. Une victoire n’efface pas tout, mais ça aide à revoir le verre à moitié plein. En fait, il met fin à une série de quatre matchs sans victoire, éloigne un peu le spectre d’une éventuelle relégation en Ligue des Nations B (à confirmer avec le Danemark dimanche) qui n’est essentiellement qu’une aventure sportive dans la saison en cours. contexte (affaire Pogba, contrôle ministériel dans la fédération). Didier Deschamps l’a avoué la semaine dernière, il a déjà « connu un climat plus calme ».
Giroud est à deux buts du record d’Henry
Ce jeudi, l’entraîneur n’a parlé que du football, qu’il “préfère”. Sauf peut-être lorsqu’il s’agit d’évoquer le cas d’Olivier Giroud. Dans la semaine, l’attaquant de 35 ans a juré dans un entretien accordé à M6 qu’il sera prêt à peaufiner le banc au Qatar, aéré et heureux de servir la France en tant que simple remplaçant. Mais quand il commence, même avec Benzema maintenant absent, le Milanais marque. A Giroud. Une répétition du centre plein de force et déterminé d’Antoine Griezmann (65e) pour passer à deux points du record de buts des Français de Thierry Henry (49e).
Ce qui relance le débat sur sa présence dans l’alignement de la Coupe du monde. Dans cette affaire, le décideur unique a décidé de ne pas dire grand-chose. « Il doit continuer à performer. Mais ne me croyez pas sur parole, prévient Deschamps. Ai-je dit qu’il sera là ou pas? Non. Mais il fait tout pour être là. “Et si c’est le cas, Giroud aura l’occasion d’évoquer avec Kylian Mbappé – avec qui il a montré une grande complicité dans le jeu et dans leur célébration de but ce jeudi – la question du contrat régissant le droit à son image collective les Bleus.
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Comme souvent, les Bondynois ne se sont pas défilés pour s’expliquer devant les journalistes à ce sujet. “Ce n’est pas moi, c’est toute l’équipe qui l’a voulu. Moi, ça ne me dérange pas de me mettre devant la scène, quitte à être critiqué si c’est bénéfique pour mes coéquipiers”, a-t-il assuré. Une sortie maîtrisée et réfléchie par rapport à la realpolitik du vestiaire. Mercredi, Mbappé a reçu un soutien solide, celui de Raphaël Varane. Il s’agit d’une “demande simple, raisonnable et légitime”, a fait valoir le sous-chef lors d’une conférence de presse. A 23 ans, Kylian Mbappé est aussi rapide sur le terrain qu’il en assume les responsabilités, tant au PSG qu’en France. Vertigineux.
Alexandre Pedro (au Stade de France)