Après trois ans de travail dans une pharmacie de Coaticook, Étienne Dauphin avait décidé de s’inscrire à une agence de placement pour effectuer des remplacements. Il aspirait à visiter le Québec pour concilier ses deux passions : la pharmacie et la photographie.
À l’été 2017, le pharmacien a cependant commencé à consommer des stimulants du système nerveux central en vente libre – comme ceux connus sous le nom de Ritalin, Concerta, Dexedrine ou Vyvance – qu’il obtenait directement de la liste des pharmacies qu’il remplace. . En près de deux ans, Dauphin a effectué des remplacements dans le sud du Québec d’Ayer’s Cliff à Thetford Mines, mais aussi dans le Nord à Lebel-sur-Quévillon et Puvirnituq, près de la Baie-James.
Le choix des pharmacies où il travaille n’est pas anodin, selon le Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec, qui a récemment publié sa décision :[Étienne Dauphin] elle cible les officines dont le système de contrôle interne lui paraît favorable.”
Il a été pris en flagrant délit Le pharmacien est allé jusqu’à faire une fausse ordonnance de 75 comprimés de méthylphénidate en utilisant le nom et le numéro de licence de son médecin traitant. Un pharmacien propriétaire de trois commerces dans les villes de l’Est remarque cependant des différences dans l’inventaire et constate une corrélation entre ceux-ci et les remplacements d’Étienne Dauphin.
De plus, l’accusé a été filmé sans le savoir en juin 2019 alors qu’il prenait de la drogue dans une cachette pour la mettre dans son sac à dos. Dauphin confrontera ce propriétaire et avouera avoir volé de petites quantités de ses médicaments « pour rester concentré et éviter les distractions causées par le bruit ambiant », ce qui entraînera une enquête par le syndic de son Ordre des apothicaires du Québec. En attendant, Étienne Dauphin prend ses responsabilités, consulte un médecin qui lui remet l’ordonnance en bonne et due forme et qui certifie, en janvier 2020, que le pharmacien peut reprendre son métier. Étienne Dauphin prend un emploi à Granby après avoir révélé les faits allégués à son employeur.
Outre le vol de psychostimulants dans les trois pharmacies de l’Estrie d’une valeur de 1 780 $ et l’ordonnance de 75 comprimés, l’enquête du syndic de l’Ordre des pharmaciens n’a pas quantifié le nombre de médicaments volés dans les 14 pharmacies concernées. Pourtant, Étienne Dauphin aurait fait un “[u]incommensurable sage des psychos’ depuis deux ans, une formulation qui jette un doute sur sa réelle ‘fiabilité’.
Cela dit, le pharmacien a repris le travail, va subir des tests, et est suivi sans le savoir depuis un an et demi. Huit mois de radiation lui ont été infligés qui a plaidé coupable à 29 fautes disciplinaires. Le pharmacien n’a pas été poursuivi. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.