Anaïs Guenoune, l’avocate de la mère, compte demander ce jour-là l’autorisation de permettre à son client d’assister aux obsèques de son fils. Dans cette affaire où F., le beau-père, a reconnu être l’auteur des coups, l’enjeu est de « montrer l’influence que F. a eue sur mon client. L’expertise psychologique devra déterminer cela », explique Anaïs Guenoune. “E. est une personnalité plutôt faible. C’est une enfant adoptée qui n’a jamais eu confiance en elle et qui n’a jamais trouvé de cadre. Sa compagne lui a imposé un cadre de peur, un cadre qu’elle ne connaissait pas, mais pour elle, cela restait un cadre », a déclaré son avocat, qui espère ainsi éviter une peine très lourde à son client et expliquer pourquoi son la mère de l’enfant n’a pas averti les services d’urgence alors que son fils était mourant pendant trois jours.

Montrer l’insistance du mari sur la mère

Aussi, l’avocat entend-il invoquer l’acte d’accusation de la mère de F. ainsi que d’un de ses frères et de sa sœur, tous placés en garde à vue pour cette affaire, pour le prouver. “On a cette tribu, cette matriarche, la mère de F., qui lui a dit ces trois jours : il ira bien, donne des vitamines au petit”, résume Anaïs Guenoune. “La directive devrait faire la lumière sur ces trois jours”, estime Olivier Hassenfratz, l’avocat du meurtrier présumé déjà condamné il y a dix ans pour des faits de violences conjugales. Pour lui, “rien ne pouvait laisser présager cette situation. Mon client n’avait aucun acte connu de maltraitance d’enfant et il n’y avait pas de violence au sein de ce couple d’amoureux. E. est enceinte de 6 mois de F.”, dit-il. Pour lui, et « c’est indécent de dire », il le sait bien, « mon client ne faisait pas la distinction entre la bonne humeur et les coups fatals. Il a oublié qu’il était un adulte et la puissance de ses poings. D’ailleurs, à ce stade, il tentera de contourner la directive, qui devrait perdurer encore quelques mois, et d’éviter l’accusation d’homicide involontaire aggravé sur mineur de moins de quinze ans au profit du titre “violence entraînant la mort sans intention de donne-le” avec plus d’indulgence. L’avocat de la mère tient également à insister sur « la défaillance des facteurs sociaux. Il y avait une mesure éducative en milieu ouvert qui n’était évidemment pas adaptée. La maman n’allait pas à ses rendez-vous, la petite était déjà six mois dans un foyer entre quatre et cinq ans et manquait régulièrement l’école. Ça aurait dû alerter les services”, déplore-t-il. Quant au beau-père, mis en examen pour des violences commises sur une autre femme et pour lesquelles il a été jugé par contumace, il pourra enfin assister à ce procès, qui a été reprogrammé au 25 novembre. En attendant de venir pour les événements relatés ici.