Posté à 18h00
Isabelle Dubé La Presse
Trois Canadiens sur quatre
Il est difficile de payer les dépenses quotidiennes telles que le transport, le logement, la nourriture et les vêtements, disent près de trois Canadiens sur quatre. La hausse des prix met en évidence les préoccupations financières des ménages et influence sans aucun doute leurs décisions en fonction de cette nouvelle réalité. De nombreux Canadiens ont modifié leur comportement en ajustant leurs habitudes de consommation, en reportant l’achat d’une maison ou en reportant leur déménagement dans un nouvel appartement. Bien qu’il y ait peu de variations d’une province à l’autre, les personnes à faible revenu sont plus concernées et affectées par la hausse des prix.
Les prix alimentaires alimentent le stress
La hausse des prix alimentaires fait régulièrement la une des journaux et alimente le stress financier de nombreux ménages. Plus de deux Canadiens sur cinq disent que cette augmentation les touche le plus. D’avril 2021 à avril 2022, le prix des aliments a augmenté de 9,7 %. Les ménages ont dû payer beaucoup plus pour les denrées alimentaires de base. Au cours des six prochains mois, un Canadien sur cinq s’attend à ce que la nourriture ou les repas proviennent d’un organisme communautaire. Comme ce n’est pas seulement le prix des aliments qui augmente, les Canadiens ont de la difficulté à sécuriser leur budget alimentaire, indique le sondage. Les coûts de transport préoccupent davantage les résidents ruraux. Cependant, parmi les Canadiens qui achètent de l’essence, 94 % sont très (67 %) ou assez (27 %) préoccupés par la hausse des prix de l’essence.
Logement : la plus forte hausse depuis 1983
Environ 56 % des Canadiens sont très ou assez préoccupés par leur capacité de payer un logement ou un loyer. En avril 2022, les prix des logements à louer et à vendre ont augmenté de 7,4% en glissement annuel, la plus forte augmentation depuis 1983, a déclaré Statistique Canada dans un rapport. Les Canadiens de 15 à 39 ans sont plus préoccupés par ces augmentations que ceux de 40 ans et plus, qui ont déjà acheté et même payé leur maison. Ces préoccupations ont entraîné des changements de comportement. Au cours des six derniers mois, 39 % des 15-29 ans et 38 % des 30-39 ans ont déclaré avoir reporté leur intention de changer de logement locatif ou d’acheter un logement.
Changements de comportement
Pour faire face à l’inflation, la moitié des personnes interrogées ont recherché des ventes au cours des six derniers mois. Dans le même temps, 47% ont acheté des substituts, des marques ou des articles moins chers et 45% ont reporté leur achat en réponse à la hausse des prix, selon l’enquête. Près du tiers des Canadiens ont également emprunté de l’argent à des amis ou à des parents, contracté davantage de dettes ou utilisé du crédit pour couvrir leurs dépenses quotidiennes. La hausse des prix affecte également la capacité des Canadiens à épargner. Environ 24 % des Canadiens ont déclaré avoir dû investir dans leurs économies pour payer leurs dépenses. De plus, 29 % ont déclaré qu’ils épargnaient moins et 19 % ont déclaré qu’ils n’étaient plus en mesure de le faire tous les mois.
Deux causes principales
La hausse des prix est principalement due à l’augmentation de la demande des consommateurs et aux défis de la chaîne d’approvisionnement. En mars dernier, Statistique Canada révélait que les entreprises s’attendaient à ce que les problèmes de chaîne d’approvisionnement se maintiennent à court terme et, dans certains cas, s’aggravent, notamment en ce qui concerne l’acquisition de produits ou de fournitures, au pays et à l’étranger, et le maintien des niveaux de stocks. Méthodes : Les données proviennent du troisième sondage de la série Portrait de la société canadienne, un tout nouveau projet de courts sondages en ligne auprès des mêmes répondants sur une période d’un an. Celle-ci s’est déroulée du 19 avril au 1er mai 2022. Ces enquêtes utilisent une équipe probabiliste représentative de la population canadienne âgée de 15 ans et plus.