Flambée des prix, crise de l’énergie, défi climatique… Revivez l’interview d’Emmanuel Macron, invité de l’émission politique “L’Evénement” sur France 2
L’inflation “se propage”
Quant à l’inflation, qui a augmenté de 5,6% sur un an en septembre en France, le chef de l’Etat explique qu’”elle se propage, mais nous l’avons mieux maîtrisée que nombre de nos voisins”. Pour Emmanuel Macron, “nous traversons aujourd’hui une inflation qui est une conséquence de notre dépendance”. Interrogé sur les salaires, le président de la République a écarté la question de la correction de l’inflation. “Si on veut créer des emplois pour que les Français qui travaillent puissent vivre dignement, la solution n’est pas d’ajuster les salaires à l’inflation”, a-t-il déclaré. “Les augmentations de salaire ne sont pas décidées par l’Etat”, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat affirme préférer le recours aux primes, mais juge “légitime” de discuter des augmentations de salaire.
Les petites entreprises recevront “la même aide que les ménages”
Face à l’inflation et à la crise énergétique, le chef de l’Etat a annoncé la mise en place et la poursuite de diverses formes d’aides. « Là où il aurait dû y avoir une augmentation de 100 %, en électricité et en gaz naturel, ce sera 15 %, a-t-il souligné. C’est difficile, mais il faut tenir bon. L’État prendra sa part et continuera à le faire en 2023. .” Le chef de l’Etat a également annoncé que certaines entreprises bénéficieront du même soutien que les ménages. “Nous aiderons [les entreprises]. Les TPE bénéficieront de la même aide que les ménages : seulement 15 % d’augmentation de l’électricité et du gaz naturel. Pour les PME, comme les boulangers, nous mettrons en place un mécanisme pour limiter les hausses.” Emmanuel Macron a également annoncé des aides ciblées pour les “gros cylindres”, qui “permettront d’accompagner ceux [en] besoin, notamment pour le travail ».
Il dénonce le “cynisme” et le “désordre” de l’opposition sur la motion de censure
“Le gouvernement a eu raison de voter ce budget, y compris contre toute l’opposition, ce qui était parfois démagogique. Il a évité de dépenser plusieurs milliards à peu de frais”, a déclaré le président de la République à propos du projet. La loi de finances 2023 est passée en première lecture grâce à 49.3, sans vote à l’Assemblée nationale. Alors qu’Elizabeth Bourne a aussi pris à partie son gouvernement à l’Assemblée nationale sur une partie du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), Emmanuel Macron a fustigé le “cynisme” et le “désordre” de l’opposition, accusant la gauche de se mettre en avant. main dans la main avec la Coalition nationale » par une motion de censure « qui a été délibérément modifiée par cette coalition baroque des Nupes ». Emmanuel Macron souhaitait aussi “une alliance” avec les députés LR et ceux du groupe centriste Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) pour approuver les textes à l’Assemblée. Le chef de l’Etat estime que ces députés “ont envoyé un message clair” en ne votant pas les motions de censure déposées sur le budget ou le financement de la Sécurité sociale.
Il s’est dit “ouvert” au relèvement de l’âge légal de la retraite à 64 ans
Le chef de l’Etat s’est dit “ouvert” au report de l’âge légal de la retraite à 64 ans, et non 65 ans, comme il l’avait promis lors de la campagne présidentielle, en cas d’allongement de la durée de cotisation. “Si quelques [partenaires sociaux] ils sont prêts à s’engager et à dire : “On ne veut pas aller à 65 ans, mais en retour, si vous faites ce geste, on est prêts à travailler quelques trimestres de plus – parce qu’il y a d’autres façons de le faire, ce n’est pas seulement l’âge légal, ça dure encore quelques trimestres – je suis ouvert », a-t-il déclaré. « Dès l’été 2023, nous devrons modifier l’âge légal de la retraite de quatre mois par an. On ira jusqu’en 2031 à 65 ans (…) Si on veut réussir, on n’a d’autre choix que de travailler plus”, a également précisé Emmanuel Macron. Alors qu’il avait promis, lors de sa première campagne présidentielle, de ne pas relever l’âge légal de la retraite, le chef de l’État est revenu sur ses déclarations : « J’aimerais qu’on sorte les déclarations de mars 2017, mais ce n’était pas le même monde. . Je pourrais préconiser une réforme [des retraites] systémique.”
Le chef de l’Etat veut “réconcilier climat, industrie et souveraineté énergétique”
“Il faut faire des compromis sur le climat, l’industrie et la souveraineté énergétique. Il faut réserver les aides aux producteurs européens”, a expliqué Emmanuel Macron sur l’élément climatique, interrogé sur les voitures électriques et la production de batteries. Il a réaffirmé que la France “produira deux millions de batteries électriques” d’ici la fin de son quinquennat en 2027. “Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons du lithium”, a ainsi rappelé le chef de l’Etat, alors que la première mine de lithium sera exploitée en France, dans l’Allier, d’ici 2027. Elle devrait produire suffisamment de batteries pour alimenter 700.000 voitures électriques par an. d’ici 2028. Le président de la République veut aussi “réduire les émissions” des véhicules polluants pour protéger la “santé” des Français. “Il faut réserver les aides aux véhicules fabriqués en Europe, comme les [le font] Américains », a-t-il déclaré.
Les médecins retraités pourront continuer à travailler
«Nous avons 25% de nos médecins généralistes de plus de 60 ans. Tous les médecins qui vont partir à la retraite, nous leur permettrons de partir à la retraite, mais le premier jour de leur départ à la retraite, ils pourront continuer à exercer une activité en percevant l’intégralité de leurs revenus sans cotisation de retraite.” a annoncé le chef de l’Etat. Emmanuel Macron a fait cette remarque car “nous n’avons pas assez de médecins” en France. “Je veux aussi qu’on réforme l’organisation de nos hôpitaux. Les soignants pour reprendre le pouvoir au niveau du service.”
Il veut “réformer en profondeur” les lois OQTF
“Nous devons réformer nos lois en profondeur pour pouvoir mieux accueillir ceux que nous voulons accueillir et pouvoir les raccompagner plus rapidement dans leur pays”, a expliqué Emmanuel Macron sur les obligations de quitter le territoire français (OQTF). de retour dans l’actualité après le meurtre de Lola. « Nous allons durcir les choses avec les pays d’origine pour aller vers un pourcentage [de reconduite à la frontière] 100% pour ceux qui sont les plus dangereux”, a-t-il annoncé. “Je ne ferai jamais de lien existentiel entre immigration et insécurité”, a assuré le chef de l’Etat. “Aujourd’hui, quand on voit la délinquance, par exemple à Paris, où on a une forte concentration (…) de cette immigration clandestine, oui, elle est très présente dans les faits de délinquance”, a déclaré le président de la République à la temps. .