Paul Pelosi est le mari de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi. Il était à Washington ce jour-là. Mais cette histoire sordide n’est pas de la science-fiction. Elle reflète un monde désenchanté depuis des années par l’arrivée de Donald Trump sur la scène politique américaine, la montée de l’extrême droite qui a suivi, et le complot contre la pandémie. Ces mouvements sont des conteneurs communicants. Leur point commun : la violence, verbale et/ou physique, qui vise plus d’élus et de journalistes progressistes, notamment les femmes, que les médias traditionnels. Cette violence a culminé avec l’émeute du Capitole du 6 janvier 2021. Des centaines d’émeutiers armés, convaincus par Trump que l’élection de Joe Biden était une fake news, ont tenté de renverser la démocratie américaine. Rien de moins. Cible Plusieurs des émeutiers criaient “Où est Nancy?” “. L’une de leurs principales cibles était la démocrate Nancy Pelosi. L’homme désormais accusé d’avoir agressé son mari s’appelle David DePape. Le média rapporte que son objectif serait de « retrouver » Nancy Pelosi pour lui faire « avouer » les « mensonges » du Parti démocrate. S’il avait refusé, son intention aurait été de lui “casser” les genoux. Ce qui, selon l’accusé, l’obligerait à s’asseoir dans un “fauteuil roulant” pour montrer au monde que ses “mensonges” ont des “conséquences”. Non, ce n’est pas de la science-fiction. Ici non plus, il n’y a pas de “wokisme”, mais l’effet toxique d’une ignoble idéologie anti-démocratique. Décuplée par les réseaux sociaux, cette violence, sous toutes ses formes, traverse facilement les frontières, y compris la nôtre. Le soi-disant « convoi de la liberté » en est le produit. Ici aussi On l’a aussi vu quand le premier ministre Justin Trudeau s’est fait lancer des pierres pendant la campagne électorale. On l’a revue lorsque la vice-première ministre a été violemment menacée par un homme à la carrure massive. Au Québec, lors de la dernière campagne, plusieurs candidats, dont les libéraux Marwah Rizqy et Enrico Ciccone, ont reçu des menaces de mort. Nous n’avons jamais vu autant de candidats entourés d’un tel niveau de sécurité. La violence politique n’est bien sûr pas nouvelle. Prenons, entre autres, l’attentat meurtrier de 2012 à la Métropole où s’est tenue la célébration de la victoire du PQ en présence de la nouvelle première ministre Pauline Marois. Cependant, quelques éléments clés distinguent le climat d’aujourd’hui. 1) Les menaces contre les élus ne sont plus l’exception. 2) En Occident, ils rejoignent la montée d’une idéologie organisée, celle de l’extrême droite. 3) Les médias sociaux lui offrent un formidable outil de sensibilisation et de recrutement. 4) C’est bien du fanatisme contagieux. Les solutions? Ils sont toujours portés disparus. Cependant, il est déjà trop tard pour agir. Même le nouveau patron super riche de Twitter, Elon Musk, pousse des théories du complot dégoûtantes contre Paul Pelosi. Comme quoi, tout est dans tout…