L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu de “ne pas recourir à la force” pour régler le conflit sur l’enclave du Haut-Karabakh, à la suite d’un sommet avec Vladimir Poutine visant à restaurer l’influence de Moscou dans le Caucase. Ce meeting s’est tenu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, un mois après que des affrontements aux frontières ont fait 286 morts. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis la guerre de 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, une région disputée entre les deux ex-républiques soviétiques depuis les années 1990. Dans une déclaration commune adoptée à l’issue de la réunion, Bakou et Erevan se sont engagés “à ne pas recourir à la violence” ainsi qu’à “régler tous les différends uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l’intégration territoriale”. Ils ont également souligné “l’importance des préparatifs actifs pour la conclusion d’un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie afin d’assurer une paix durable et à long terme dans la région”. “De notre point de vue commun, c’était une réunion très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d’éventuels accords futurs”, a déclaré le président russe Vladimir Poutine à l’issue du sommet avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev et sa Première ministre arménienne Nicole Pashinian.
“Normalisation”
“De son côté, la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et global” du conflit du Haut-Karabakh, a-t-il assuré, ajoutant : “Il est dans l’intérêt de tous de normaliser les relations”. Piégé depuis huit mois par son attaque contre l’Ukraine, qui embarrasse les partenaires traditionnels de Moscou, Vladimir Poutine a voulu ce sommet pour que la Russie reprenne son rôle traditionnel d’arbitre dans cette région instable, où l’Occident mène les efforts de médiation. Le président russe s’est d’abord entretenu en tête-à-tête avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, qui a souligné que ses priorités étaient le retrait de l’Azerbaïdjan des régions du Haut-Karabakh, où sont stationnés les casques bleus russes, et la libération des prisonniers de guerre. Le président russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, qui l’a remercié d’avoir donné “une impulsion au processus de normalisation”. La guerre de l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a fait plus de 6 500 morts des deux côtés et s’est terminée par un anéantissement militaire des Arméniens et un accord de paix parrainé par Moscou. Cependant, des affrontements sporadiques ont continué à éclater, malgré la présence des troupes russes, soit au Haut-Karabakh, soit sur la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre. Lire aussiEn Arménie, la durée de vie suspendue des déplacés est doublée Ces pourparlers parrainés par la Russie ont lieu à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active dans la médiation du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont organisé des entretiens entre Nikol Pashinyan et Ilham Aliyev à Bruxelles en août. L’UE et la Russie, qui voient d’un mauvais œil ces initiatives dans une région qu’elle considère comme sa porte, ont échangé de vives critiques sur leurs efforts de médiation respectifs. Emmanuel Macron avait notamment accusé la Russie de vouloir “déstabiliser” le processus de paix, tandis que Vladimir Poutine dénonçait des propos “inacceptables”.
title: “L Arm Nie Et L Azerba Djan Conviennent De Ne Pas Recourir La Force " ShowToc: true date: “2022-11-26” author: “Catherine Royal”
Ce meeting s’est tenu à Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, un mois après que des affrontements aux frontières ont fait 286 morts. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis la guerre de 2020 pour le contrôle du Haut-Karabakh, une région disputée entre les deux ex-républiques soviétiques depuis les années 1990.
“Une réunion utile”, dit Poutine
Dans une déclaration commune adoptée à l’issue de la réunion, Bakou et Erevan se sont engagés “à ne pas recourir à la violence” ainsi qu’à “régler tous les différends uniquement sur la base de la reconnaissance de la souveraineté mutuelle et de l’intégration territoriale”. Ils ont également souligné “l’importance des préparatifs actifs pour la conclusion d’un accord de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie afin d’assurer une paix durable et à long terme dans la région”. “De notre point de vue commun, c’était une réunion très utile qui a créé une très bonne ambiance pour d’éventuels accords futurs”, a déclaré le président russe Vladimir Poutine à l’issue du sommet avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliyev et sa Première ministre arménienne Nicole Pashinian. “De son côté, la Russie fera tout pour trouver un règlement définitif et global” du conflit du Haut-Karabakh, a-t-il assuré, ajoutant : “Il est dans l’intérêt de tous de normaliser les relations”. Menotté pendant huit mois par son offensive contre l’Ukraine, qui a embarrassé les partenaires traditionnels de Moscou, Poutine a souhaité que le sommet voie la Russie reprendre son rôle traditionnel d’arbitre dans la région instable, où l’Occident a ses propres efforts de médiation.
“Normalisation”
Le président russe s’est d’abord entretenu en privé avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, qui a souligné que ses priorités étaient le retrait de l’Azerbaïdjan des territoires du Haut-Karabakh où sont stationnés les casques bleus russes et la libération des prisonniers de guerre. Le président russe a ensuite reçu son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, qui l’a remercié d’avoir donné “une impulsion au processus de normalisation”. La guerre de l’automne 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a fait plus de 6 500 morts des deux côtés et a entraîné l’anéantissement militaire des Arméniens et un accord de paix parrainé par Moscou. Cependant, des affrontements sporadiques ont continué à éclater, malgré la présence des troupes russes, soit au Haut-Karabakh, soit sur la frontière reconnue entre les deux pays, comme en septembre. Ces pourparlers parrainés par la Russie ont lieu à un moment où les capitales occidentales ont pris une part plus active dans la médiation du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Le président du Conseil européen Charles Michel et le président français Emmanuel Macron ont organisé des entretiens entre Pashinyan et Aliyev à Bruxelles en août.
Séparation UE-Russie
L’UE et la Russie, qui voient d’un mauvais œil ces initiatives dans une région qu’elle considère comme sa porte, ont échangé de vives critiques sur leurs efforts de médiation respectifs. Macron avait notamment accusé la Russie de vouloir “déstabiliser” le processus de paix, tandis que Vladimir Poutine dénonçait des propos “inacceptables”. “Nos partenaires européens mènent leur politique d’une manière qui vise à exclure la Russie de toute forme de négociation”, a accusé Poutine lundi lors d’une conférence de presse à Sotchi, la qualifiant d’”impossible”. Avant les pourparlers, Pashinyan a annoncé samedi qu’il était prêt à prolonger la présence de 2 000 casques bleus russes jusqu’à 20 ans. L’accord existant signé en 2020 prévoit leur déploiement pour cinq ans, avec une éventuelle prolongation automatique. Le président azerbaïdjanais, fort de sa victoire militaire en 2020, a juré de repeupler le Karabakh avec des Azerbaïdjanais, alors que cette région à prédominance arménienne échappe au contrôle de Bakou depuis la première guerre – qui a fait près de 30 000 morts – dans les années 1990, au moment de la dissolution de l’URSS. La Turquie, alliée de Bakou, a également fait des efforts de médiation, le président Recep Tayyip Erdogan ayant récemment rencontré Aliyev et Pashinyan à Prague.