Climat : pour la militante écologiste Greta Thunberg, les COP sont des machines à ‘greenwashing’ Pointant les “limites de la politique”, l’”attitude de façade” de certains élus, François Gemenne nous appelle à ne plus nous contenter des “actions individuelles” – trier nos déchets, manger moins de viande et réduire la consommation d’énergie – qui “sont elles ne sont pas suffisantes mais elles sont nécessaires”. Selon lui, il ne s’agit plus de “crier au feu dans la rue” mais “d’essayer d’éteindre le feu” et surtout de se demander “comment soutenons-nous ceux qui essaient d’éteindre le feu”. François Gemenne “recommande” pour cela de “parier sur les minorités, les entreprises et la société civile actives et déterminées”. Selon lui, « les grands changements sociaux qui se sont produits au cours de l’histoire ont été bien plus souvent l’œuvre d’une minorité déterminée que d’une majorité consciente », citant par exemple le rôle des « alliances » et « l’organisation » des groupes africains. -Les Américains qui ont réussi à « éduquer le reste de la population » pour mettre fin à la ségrégation raciale aux États-Unis. Alors que les mouvements de désobéissance civile ont multiplié ces derniers mois leurs actions pour dénoncer l’inaction des gouvernements et du monde de la finance, François Gemenne salue la “signification” du symbole provoquée par certaines de ces actions. Dans la matinée du lundi 31 octobre, un militant écologiste du collectif Last Renovation est par exemple monté sur le toit du Panthéon à Paris pour faire flotter le drapeau français en berne, en l’accrochant au mât avec un cadenas. avant de descendre. “Abaisser le drapeau du Panthéon, là où sont enterrés les grands hommes de l’histoire de France, signifie à quel point la lutte contre le changement climatique pourrait devenir un projet politique important pour le pays, et il ne l’est pas”, estime le climatologue. François Gemenne précise cependant que toutes les actions ne se valent pas, estimant que certaines servent même une finalité écologique, citant par exemple les actions qui visent à jeter de la soupe ou de la purée sur des œuvres d’art. Pour le politologue, “verser de la soupe sur un Van Gogh, attaquer l’art” se demander “ce qui est le plus important entre la vie et l’art” revient à faire “parler des critiques d’art”, sans toucher à la société. Il déplore également que la culture soit attaquée “comme si elle était un problème alors qu’elle fait partie de la solution”, dénonçant “un message plutôt destructeur”. “Il y a déjà tellement de gens qui veulent discréditer la lutte contre le changement climatique, pourquoi voudriez-vous leur donner des munitions supplémentaires ?”, proteste-t-il. François @Gemenne : “Lancer de la soupe sur un Van Gogh, c’est quoi le symbole ? Quand tu fais une action, tu le fais pour toi, pour avoir des vues sur TikTok ou au contraire pour faire passer un message ?” #le7930inter pic.twitter.com/TLPXuMW0HW — France Inter (@franceinter) 1er novembre 2022 Quant aux protestations contre les “bassins”, ce méga projet de stockage d’eau destiné à nourrir l’agriculture des Deux-Sèvres, François Gemenne provoque “des luttes importantes” mais se dit “très désolé” de la tournure des événements au cours de la semaine. – fin dernier. Outre l’étiquette sur la voiture de Yannick Jadot, un “acte inavouable”, le climatologue dénonce l’usage du mot éco-terrorisme par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui “lui semble incohérent et irresponsable”. François Gemenne rappelle qu’en 10 ans, “entre 2012 et 2021, 1.700 militants écologistes ont été assassinés”. “C’est du vrai éco-terrorisme”, résume-t-il.