“Il faut vraiment un grand rapport de force populaire contre la politique de maltraitance sociale et écologique de ce gouvernement”, a déclaré dimanche à franceinfo Mathilde Panot, cheffe des députés La France insoumise (LFI), précisant que 120 bus ont été affrétés depuis à travers la France, plus que pour la marche du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon au printemps dernier. Il s’agit de « restaurer la chaleur dans les cœurs afin qu’après [le mouvement] s’étend”, a ajouté le “révolutionnaire” François Ruffin au micro de “Questions politiques”.
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Une invitée de marque était présente peu avant le départ de la marche, à 14 heures, place de la Nation : la prix Nobel de littérature Annie Ernaux, qui a été accueillie sur place par la députée du Val-de-Marne. Jean-Luc Mélenchon, leader du LFI et chef d’orchestre des Nupes, doit pour sa part s’entretenir avec d’autres figures du mouvement vers 15 heures, lorsque le cortège atteint la place de la Bastille.
Philippe Martinez : “Il ne faut pas faire les choses en parallèle”
L’initiative de cette marche a été initiée par le chef des “révolutionnaires” dans la foulée des élections législatives, ces derniers estimant que la gauche devait stimuler la contestation sociale contre le gouvernement par l’action syndicale, mais ils n’ont pas attendu. pour faire monter la température.
En effet, la marche intervient au milieu d’une grève dans les raffineries de TotalEnergies, qui entraîne des pénuries de carburant. Et après la mobilisation du 29 septembre, une autre journée interprofessionnelle a été lancée pour le mardi 18 octobre par la CGT, avec FO, Solidaires, FSU ainsi que des mouvements de jeunesse.
Le patron de la puissante confédération, Felipe Martinez, a peu de goût pour l’initiative de la gauche : “Il faut soutenir les syndicats et il ne faut pas faire les choses en parallèle”, a-t-il déclaré vendredi. Les organisateurs de la « marche » estiment cependant que leur défilé viendra compléter les efforts de la CGT. Ainsi, la députée LFI Aurélie Trouvou, reine de la manifestation, prédit : « D’expérience, il y a du monde à une manifestation quand il y a une ambiance insoumise. »
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Même si Jean-Luc Mélenchon, malgré ses pressions, a dû renoncer à l’appel à une manifestation commune des confédérations syndicales, certaines fédérations comme la CGT-Commerce et la CGT-Energie Ile-de-France seront au rendez-vous. Un représentant CGT de la raffinerie en grève de Port-Jérôme-Gravenchon en Normandie, Germinal Lancelin, participera à la réunion.
A quelques heures du début de la marche, le représentant ministre chargé des comptes publics, Gabriel Attal, a de son côté dénoncé “une marche des partisans du blocus du pays”, qui se traduit par une “CGT-tisation de la politique débat, avec des formations politiques, notamment La France insoumise, qui voudraient exclure le pays”, a-t-il déclaré au micro d’Europe 1.
30 000 manifestants sont attendus
Près de 30.000 manifestants sont attendus par la police, qui dit avoir “de réelles craintes” de “l’arrivée de violents d’extrême gauche, les extrêmes ‘gilets jaunes’ qui voudraient perturber la manifestation”. La perspective avait irrité plus tôt Jean-Luc Mélenchon, qui s’interrogeait auprès de l’AFP : « Combien de fois devrons-nous supporter des gens qui ont peur d’aller à une manifestation ? “Mais il était aussi heureux que l’événement ait permis à Nupes de ‘remonter à cheval’, après les affaires Quatennens et Bayou.
Si la coalition continue à connaître quelques dissensions, ses composantes [La France insoumise, le Parti socialiste (PS) , Europe Ecologie-Les Verts (EELV et le Parti communiste français (PCF)] ils marcheront tous dans la marche. Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel et l’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, sceptiques à l’égard du Nupes, ont cependant dit qu’ils avaient mieux à faire.
#DemainJeMarche contre la vie chère, l’inaction climatique, pour les retraites et la hausse des salaires ! Tous… https://t.co/5K64FIyE0T
– France Insoumise (@La France insoumise)
Quant au premier secrétaire du PS, Olivier Faure, s’il reprochait à M. Mélenchon d’avoir comparé cette marche à un épisode de la Révolution française, il sera présent et s’exprimera en “réunion ambulante”, dans le camion à la tête de le cortège, as et Léa Balage El-Mariky pour EELV, Ian Brossat pour PCF et… Jean-Luc Mélenchon.
Le cortège comprendra cinq sujets de discorde : la retraite à 60 ans et l’augmentation de salaire. allocation d’autonomie de 1 100 euros pour les jeunes. blocage des prix; taxation des profits excédentaires, fracture écologique.
“La hausse des prix est insupportable : c’est la plus grosse perte de pouvoir d’achat depuis quarante ans”, s’est plainte samedi l’eurodéputée LFI Manon Aubry. Il est temps que les milliards collectés au sommet des grosses caisses soient redistribués à ceux qui travaillent dur. »
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Le monde avec l’AFP