Arrivée au port de Marseille en 15 jours

Cet imposant aimant de 9 mètres de diamètre et pesant 200 tonnes est plein à craquer pour le voyage qui doit durer une quinzaine de jours et passer par Amsterdam pour rejoindre Marseille dans le sud de la France. Cette bobine, en forme d’anneaux, doit constituer la partie supérieure de la structure du “tokamak”, la machine expérimentale en construction dans le sud de la France, qui vise à contrôler la production d’énergie à partir de la fusion de l’hydrogène, comme dans le cœur du Soleil. “Sans la bobine PF1, le tokamak ne peut pas fonctionner”, résume Leonid Khimtchenko, directeur adjoint des questions techniques au Centre-Iter en Russie, qui se réjouit de cette réalisation “unique” après plus de huit ans de travail. Sur les six bobines conçues avant la première production de plasma prévue en 2026, quatre sont fabriquées en Europe occidentale et une autre a été fabriquée en Chine, sous responsabilité européenne.

“Les événements actuels n’ont eu que peu d’effet sur le projet”

L’imposante pièce russe devait partir en mai, mais les interdictions imposées aux navires russes d’arriver dans un port européen ont retardé son départ en raison des sanctions liées à l’attaque contre l’Ukraine. Il n’est pas question pour la Russie de ne pas « remplir ses obligations » dans cet important projet international, a fait valoir Viatcheslav Perchukov, le représentant spécial de Rosatom pour les projets internationaux, selon qui « les événements actuels n’ont guère affecté l’avancement du projet ». “Tout le monde serait perdant” si la Russie devait se retirer ou être bloquée, a déclaré Andrei Mednikov, qui gère le projet de la roue. “Nous sommes tous une seule famille. (…) Il n’y a pas de compétition, rien”, a encore soutenu à l’AFP Leonid Khimchenko, alors que Moscou et l’Occident, alliés de Kiev, s’affrontent depuis fin février au sujet de l’Ukraine. Fruit d’une coopération scientifique entre 35 pays, l’idée du projet Iter est née d’un sommet entre l’ancien président américain Ronald Reagan et l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev en 1985.