Divorce, famille qui s’agrandit, retraite ou désir d’une meilleure qualité de vie : pour de multiples raisons, de nombreux Franciliens s’installent en province et créent des écarts de vie importants avec leurs nouveaux voisins, révèle jeudi l’Insee. En 2018, année de référence de l’étude, 101.000 Franciliens ont immigré en province (DOM compris), l’équivalent d’une ville comme Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), a souligné François Dubujet, chef de études démographiques et sociales à l’Insee Île-de-France, lors d’une conférence de presse. Cependant, la population francilienne continue de croître, note-t-il, en raison de l’équilibre démographique naturel. Ces résidents immigrés d’Ile-de-France ont en moyenne un niveau de vie supérieur de 15 % à celui des provinciaux du même âge qu’ils rencontrent au moment de leur installation, avec des différences importantes sur le territoire. A Lyon cet écart atteint 27%, 33% à Nantes, 18% à Marseille et 13% à Orléans, a relevé M. Dubujet. Et les Franciliens de plus de 60 ans – pour la plupart des retraités – qui migrent en province ont en moyenne un niveau de vie supérieur de 28% à celui de leurs voisins. Les Franciliens qui quittent leur région bénéficient déjà d’un niveau de vie supérieur à ceux qui restent, avec un revenu moyen de 2 230 € contre 2 050 €. Lorsqu’ils s’installent en province, ce revenu tombe à 2 025 euros mais reste bien supérieur à celui des provinciaux qui s’élève à 1 755 euros.

Lyon, la ville la plus populaire

Les Franciliens qui quittent leur région d’origine sont majoritairement des couples (47%), des célibataires et des moins de 40 ans (45%). Ils étaient 30 % à vivre dans une maison contre 46 % après avoir déménagé en province. La surface habitable de leur résidence augmente également, passant d’une moyenne de 62m² à 80m². Les provinciaux, en comparaison, sont 62% à habiter une maison et habitent 86 m² en moyenne. La première ville de France à attirer les Franciliens de toutes tranches d’âge est Lyon, suivie de Toulouse, Nantes, Bordeaux et Marseille. Quant à l’année de référence de l’étude rendue publique jeudi, “2018 peut paraître ancienne, mais la donnée est structurelle”, a insisté François Dubujet, reconnaissant “que la crise sanitaire a pu avoir un impact sur la mobilité des Ile-de-France”. Résidents français en volume de flux.