Sur le parquet de l’Assemblée nationale, Mme Bourne a évalué que “les échanges en commission ont permis des discussions constructives (…), en fin de semaine dernière les discussions en demi-cercle ont permis des discussions honnêtes et alimentées”. Mais elle l’a regretté, déclarant aux députés : “Lundi, lors de la révision des crédits de la Mission Environnement, Développement et Mobilité Durable, avec 15 milliards d’euros de nouvelles dépenses investis dans des programmes clés, vous avez profondément perturbé la cohésion d’équilibre du texte”. “Puisque les conditions d’un dialogue constructif ne sont plus réunies (…), il faut réagir”, a-t-il encore justifié. C’est la quatrième fois en deux semaines que le gouvernement utilise 49,3, après l’avoir fait pour les recettes du PLF et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) puis pour le PLFSS total. Ce nouvel appel met fin aux débats sur le volet “dépenses” du projet de budget 2023 de l’Etat, loin d’être clos. Parmi les crédits budgétaires qui restent à considérer figurent notamment ceux des collectivités locales. Ils promettaient un débat explosif en hémicycle et le gouvernement, privé de majorité absolue, risquait de s’exposer à de nouvelles déconvenues lors des votes.

Les socialistes contre “l’atteinte aux motions de censure”

Immédiatement les députés de La France insoumise (LFI) ont annoncé qu’ils déposaient une nouvelle requête en destitution contre le gouvernement. Comme lundi, et puisque le Rassemblement national a soutenu un mouvement porté par l’ensemble du Nupes, le groupe LFI passe seul à gauche dans ce dossier. “Ce n’est pas une déviation fondamentale”, a assuré la cheffe de file des députés rebelles, Mathilde Pano, “on va se retrouver dans une motion de censure plutôt qu’à la fin de ces textes” du budget, en décembre. Les socialistes “rejettent la banalisation des propositions de censure”, a commenté le représentant des députés PS, Arthur Delapor, sur la même ligne que les écologistes. Lisez aussi: L’article est pour nos abonnés Au milieu de la résignation et de la frustration, les députés sont bouleversés par l’utilisation du 49.3 par le gouvernement
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