En 2008 sort Dead Space sur consoles de salon et PC, un jeu de tir à la troisième personne, véritable claque visuelle et technique pour l’époque. Le joueur a endossé le rôle d’un ingénieur, Isaac Clarke, sur un vaisseau spatial, l’USG Ishimura, et s’est battu contre les Nécromorphes, des espèces d’humains réincarnés en monstres. Pour cette nouvelle version, quatorze ans après l’original, Electronics Arts et Motive Studio maintiennent les mêmes bases tout en développant des capacités de gameplay et d’action plus profondes. Seul et piégé, Isaac Clarke reprend du service pour lutter à nouveau contre les menaces extérieures, mais aussi contre lui-même alors que sa clarté s’estompe. La poussée est venue du studio canadien Motive Studio, derrière Star Wars Battlefront II et Star Wars: Squadrons. “Il y avait plusieurs personnes dans l’équipe qui avaient travaillé sur les deux projets qui ont suivi Dead Space (Dead Space 2 et 3)”, explique Roman Campos-Oriola. Une envie d’aventures horrifiques partagée par Roman et Eric Baptizat, tous deux très grands fans du jeu et qui ont profité des évolutions technologiques dans le domaine pour “pousser Dead Space un peu plus loin”. Tout cela dans un contexte où l’horreur c’est devenu plus accessible. “Il y a 15 ans, quand on voulait voir un film d’horreur, il fallait trouver un cinéma spécialisé qui diffusait ces films. Aujourd’hui, tous les films d’horreur ont des sorties nationales », poursuit Roman. Le joueur devra stratégiquement démembrer les créatures cauchemardesques qui l’entourent, tout en gardant un œil sur l’état de stress. (ARTS ÉLECTRONIQUES) L’enjeu était de taille pour remettre un titre aussi culte dans son genre, celui de la survie dans un environnement horrifique. Principal défi pour l’équipe, que les fans de la saga Dead Space attendaient avec impatience : maintenir un équilibre pour cette nouvelle aventure spatiale 2.0. « Il fallait implémenter de nouvelles fonctionnalités tout en gardant un socle familier », résume Eric Baptizat. Pour retrouver un gameplay proche de l’original, le développement s’est concentré sur les trois piliers de l’expérience Dead Space : “l’horreur, l’immersion ininterrompue et la créativité dans le jeu du joueur”. Le but est donc aussi clair que le jeu est sombre : que les joueurs aient “l’impression qu’ils y rejouent pour la première fois”, comme l’a dit en ces termes un testeur à Roman. Que les fans épiques se rassurent, l’ambiance pesante, point fort du Dead Space original, situé loin, très loin de notre planète bleue, semble toujours aussi palpable. “C’est l’une des raisons de ce remake. Pouvoir recréer l’ambiance unique du jeu à la croisée des genres : survie zombie, horreur spatiale et folie”, explique Roman Campos-Oriola. Parmi les points sur lesquels Motive Studio s’est concentré, une attention particulière a été portée aux effets environnementaux : la lumière, la fumée, les particules et même le son. “Au niveau audio, par exemple, nous avons retravaillé le concept très actuel de hors champ, qui permet de spatialiser le placement des ennemis et de surprendre le joueur.” Sans armes ni renforts, le protagoniste doit utiliser ses outils mécaniques de haute technologie pour survivre dans un vaisseau spatial froid plein de surprises. (ARTS ÉLECTRONIQUES) Dead Space est un jeu linéaire, qui emmène le joueur sur un chemin défini, contrairement aux jeux en monde ouvert. Le défi était donc de pouvoir répéter l’expérience pour éviter la redondance. “Dans le premier projet, après quelques heures de jeu, on commençait à s’habituer à la recette. D’où l’idée d’ajouter des éléments inattendus à l’affichage, comme repeupler des zones de combat plus ou moins aléatoirement”, explique-t-il. Roman Campos-Oriola. Ennemis démembrés qui se multiplient, bouches d’aération qui explosent ou hallucinations qui surgissent, c’est sûr, les éléments non scénarisés seront au rendez-vous. Toujours avec l’idée de casser l’aspect répétitif de ce style de jeu comme ligne directrice. « Dans les jeux d’horreur et de survie, lorsque le personnage a exploré une zone de jeu, il ne reste plus rien. Il souhaitait que le vaisseau soit à nouveau exploré par le joueur, alors nous l’avons adapté en conséquence », explique Eric Baptizat.
Dans le jeu original, l’immersion était quelque peu gênée par les moments de chargement. De nouvelles possibilités technologiques ont permis d’envisager ce Dead Space comme un long shot. (ARTS ÉLECTRONIQUES) Pour l’occasion, l’équipe a reconstitué toutes les bases posées par le premier projet, tout en veillant à tisser des liens narratifs avec les autres éléments dérivés de Dead Space apparus au fil du temps et avec succès. Motive Studio en est maintenant aux derniers préparatifs, “tout comme en cuisine, on est au moment de l’assaisonnement en fin de préparation”, plaisante Baptista. Du côté des fans, il faudra patienter jusqu’au 27 janvier 2023 pour savoir si ce nouveau remake de Dead Space est à la hauteur de l’image qu’ils avaient de l’original. Dead Space est désormais disponible en précommande et sortira le 27 janvier 2023 sur PlayStation®5, Xbox Series X|S et PC