Ce beau risque 2.0 ne prend pas la forme d’un nouvel aménagement constitutionnel, comme celui de Lévesque en 1984, qui a mené à la Convention du lac Meech. Elle a de nouveaux vêtements. Pour les dirigeants de la CAQ, ce grand danger est de confirmer que l’existence d’un gouvernement autonome suffit à faire avancer le Québec. Puisse leur présence légitimer et consolider le fédéralisme canadien. Lorsque la CAQ se dit à l’aise dans le contexte actuel, elle confirme que l’existence pleine et entière du Québec peut se réaliser dans le contexte canadien. Qu’avec de nouveaux pouvoirs, notamment en matière d’immigration, le Québec devrait se contenter de lui-même. Faites comme chez vous à l’intérieur des murs canadiens. Les dirigeants de la CAQ sont d’accord là-dessus. C’est une voie politique légitime suivie par d’autres, pourvu que la CAQ nous dise quelles voies elle empruntera si ce nationalisme-autonomie est entravé par le gouvernement fédéral. Sinon, il reste inachevé. Suivra-t-il le principe d’égalité ou d’indépendance de Daniel Johnson ou jouera-t-il les tours de Robert Bourassa après Meech ? QP Politiquement, l’arrivée de Drainville à la CAQ asphyxie le reste de l’oxygène péquiste. Le risque est donc double : la marginalisation du principal vecteur en faveur de l’indépendance qu’est le PQ. Il y a des idées, parce que les partis politiques les portent. Sans véhicule, ils sont condamnés. C’est le cas de l’indépendance. Vous me direz que QS l’est. Mais comme Drainville et la CAQ, cette bataille ne semble pas les intéresser et son électorat est divisé. La CAQ maintient un équilibre entre PLQ et PQ depuis quatre ans. Si le PQ disparaissait du jeu politique au profit de la domination caquiste, le centre de gravité caquiste pourrait se déplacer vers un fédéralisme plus affirmé. C’est un autre danger posé par l’arrivée de puissants dirigeants à la CAQ.