Battue par Liz Truss dans les dernières étapes du processus de nomination du chef du parti conservateur cet été, l’ancienne chancelière de l’Échiquier était pourtant la candidate préférée des députés conservateurs. L’ancien banquier richissime de 42 ans a autour de lui l’incarnation de la figure rassurante de l’orthodoxie fiscale. Au cours de la campagne, il a soutenu à plusieurs reprises que des réductions d’impôts non financées risquaient de pousser l’inflation à un sommet d’une décennie et de saper la confiance du marché. Les événements lui ont donné raison, mais il a un défaut majeur : de nombreux fidèles de Boris Johnson voient en lui un traître dont la démission au début de l’été a précipité la chute de son ancien locataire de Downing Street. Chancelier de l’Échiquier depuis le 14 octobre, le nouveau chancelier de l’Échiquier apparaît depuis comme celui qui tient les rênes du pouvoir tant Mrs Truss est fragilisée. C’est lui qui a annoncé lundi 17 octobre le renversement spectaculaire de la quasi-totalité des mesures fiscales du gouvernement Truss qui ont affolé les marchés. L’ancien ministre des Affaires étrangères de 55 ans, expérimenté mais considéré comme peu charismatique, a récemment assuré à la BBC qu’après deux échecs, en 2019 puis cet été, il ne souhaitait pas se lancer dans une lutte de pouvoir. Elle se présente également contre Liz Truss pour succéder cet été à Boris Johnson, le ministre des relations parlementaires favori des militants conservateurs en début de campagne. Charismatique, l’ancienne secrétaire à la Défense de 49 ans s’est illustrée lundi devant le Parlement où elle a pris la place de Liz Truss devant l’opposition, défendant avec assurance un changement de direction économique et expliquant que le Premier ministre “ne cache pas sous un bureau. L’affaire du ticket Mordaunt-Sunak s’est posée récemment. C’est un scénario qui a été lancé dans la presse conservatrice cet été : tel un phénix, l’ancien premier ministre, “BoJo”, ferait son grand retour en s’imposant comme l’attrait évident. Porté par le triomphe électoral fin 2019, qui a donné aux conservateurs une majorité sans précédent depuis Margaret Thatcher dans les années 1980, le héros du Brexit est pourtant gêné par les gros bals. Sa sortie forcée par une série de scandales, dont celui des soirées de Downing Street en violation des restrictions de Covid, n’est pas si farfelue et lui donne une part de responsabilité dans l’effondrement actuel. Et alors qu’il embrasse un engagement de parole lucratif dans le monde entier, il reste à voir si M. Johnson, 58 ans, serait prêt à prendre le contrôle du parti deux ans avant une élection générale où les sondages d’opinion promettent la victoire. opposition écrasante des travaillistes. Parmi les favoris de la dernière campagne pour prendre la tête du Parti conservateur, le secrétaire à la Défense, qui a choisi de ne pas s’engager pour la sécurité britannique, a vu son nom réapparaître ces derniers jours comme une figure potentielle de l’unité du parti. Ben Wallace, 52 ans, a cependant semblé exclure ce scénario, assurant au Times mardi 18 octobre qu’il souhaitait rester en défense.