« Je peux comprendre la colère du père, a reconnu le procureur de la République de Roanne. Mais je ne peux permettre à personne de se comporter ainsi, même avec l’agresseur de sa fille. Le juge a rappelé que « la loi du talion a[vait] rien à voir avec notre pays », ajoutant que « l’État de droit, c’est laisser la justice faire son travail ». “Dans cette affaire, la justice a effectivement très bien fonctionné, puisque ce jeune de 16 ans a été rapidement arrêté, puis présenté à un enquêteur, qui l’a inculpé et placé en détention provisoire”, a ajouté Mme Grini. Lire aussi Article destiné à nos abonnés Domaines Généraux de Justice : des « Citoyens » se joignent aux magistrats pour demander plus de moyens

Deux enquêtes en cours

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la mère de la victime pénètre dans la chambre de sa fille, située au 1er étage de leur maison, et se retrouve nez à nez avec un jeune homme. Ce dernier était en train de soumettre sa fille à des rapports sexuels, selon la mère. Depuis cette nuit, le père de la jeune fille, aidé de trois autres personnes, fait des rondes pour retrouver l’agresseur. La nuit suivante, ils trouvent un adolescent qui, selon eux, tentait d’escalader une clôture sur une propriété à Roanne. “Après avoir montré la photo du jeune homme à la mère de la jeune fille, qui l’a officiellement identifié, ils l’ont battu, l’obligeant à arrêter de travailler pendant dix jours, avant qu’il n’appelle la police”, a déclaré à l’AFP Abdelkrim Greeni. L’adolescent, un mineur isolé qui séjournait depuis quinze jours dans un établissement spécialisé proche du domicile, a été inculpé puis placé en garde à vue en raison d’indices “graves et concordants”. “Il nie les faits qui lui sont reprochés”, précise le parquet. Interrogé par Le Parisien, son avocat, Me Camille Thinon, a annoncé que l’adolescent allait porter plainte. Il a ajouté qu’il attend avec impatience les résultats des enquêtes en cours. “L’expertise ADN qui sera réalisée sera essentielle dans ce dossier”, précise-t-il. Dans l’information judiciaire ouverte pour agressions sexuelles aggravées sur mineur de moins de 15 ans visant son client, il y a donc désormais une enquête pour “violences aggravées ayant entraîné un ITT de plus de huit jours” et aggravées par la “rencontre” et “l’usage de une arme ». Lire aussi le forum : Article destiné à nos abonnés “Le plan de réforme de la police judiciaire menace l’efficacité des enquêtes et l’indépendance de la justice”
Le monde avec l’AFP