Comme vous le savez j’adore dénoncer les dérives du politiquement correct, vous m’envoyez régulièrement des exemples choquants que vous collectionnez pour moi. Chaque semaine, je découvre de nouveaux exemples de discrimination positive dans le milieu culturel. DE LA MUSIQUE À LEURS OREILLES Un lecteur membre musical de la SOCAN m’a envoyé une copie du courriel qu’il a reçu la semaine dernière annonçant les prix décernés au cours de l’année. 1- Prix de la musique noire canadienne. Ce prix vise à célébrer les œuvres exceptionnelles des créateurs de musique noire de citoyenneté canadienne et a été créé en réponse aux tensions raciales très médiatisées qui ont sévi au début des années 2020 ainsi qu’aux problèmes entourant le racisme systémique dans nos sociétés. 2- Prix de l’auteur-compositeur autochtone. Ce prix reconnaît l’excellence artistique du travail d’un auteur-compositeur autochtone au Canada et constitue une partie importante des efforts de la Fondation SOCAN pour encourager, célébrer et promouvoir les créateurs de musique autochtones. 3- Les Prix Elles de la Musique visent à célébrer et à soutenir les créatrices musicales canadiennes à mi-carrière qui s’identifient comme des femmes et souhaitent faire passer leur carrière au niveau supérieur. Donc, si vous n’êtes pas noir, vous n’êtes pas une femme, vous n’êtes pas indigène, au revoir, sayonara, aucune récompense à laquelle vous pouvez postuler. Côté cinéma/TV, un lecteur m’envoie maintenant ce communiqué de presse de l’INIS. « Les étudiants du programme Mixte ont débuté lundi leur formation intensive de six mois, au cours de laquelle ils exploreront une variété de genres et de formats audiovisuels, du documentaire à la série de fiction. Cette formation est offerte avec le soutien de Netflix et s’adresse aux personnes de couleur, aux personnes qui s’identifient aux minorités visibles et aux personnes issues des peuples autochtones. » Enfin, un autre lecteur m’informe que l’Association canadienne des journalistes offre du mentorat aux journalistes émergents du BIPOC (cet acronyme comprend les Noirs, les Autochtones, les Métis/Noirs, les Autochtones et les Métis). Cette guidance (qui vise à leur donner des conseils sur la façon de caster un large réseau de sources) leur est offerte par Noor Javed, une femme voilée qui couvre la politique municipale à Toronto. Les choses me dérangent… Vous devez vous identifier en tant que femme pour soumettre votre candidature à un prix réservé aux femmes ? Suffit-il de s’identifier comme une minorité visible pour bénéficier d’un stage ? Seule une femme appartenant à une minorité peut-elle donner des conseils professionnels à un professionnel appartenant à une minorité ? Selon vous, quel message cela envoie-t-il aux jeunes hommes qui ont osé naître blancs ? LIVE-APART Mais où est passé le « vivre ensemble » si les organisations et les institutions passent leur temps à nous donner une identité ? Pour nous réduire à un seul aspect de notre personnalité ? Et de nous enfermer chacun dans notre petite « communauté » où nous ne communiquons qu’avec les membres de la même « communauté » ? Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre ? “BIPOC” d’un côté, Blancs de l’autre ? Une dernière question : si l’on peut s’identifier à une identité minoritaire pour bénéficier de stages, de formations ou d’emplois intéressants, pourquoi n’en profitons-nous pas tous pour s’identifier à une minorité opprimée ?