L’abstention est attendue au plus haut niveau

L’abstention sera, une fois de plus, l’arbitre de cette élection. Selon le sondage Ipsos Sopra Steria publié jeudi, seuls 46% des sondés déclarent voter. L’abstention pourrait ainsi atteindre 54%. En juin 2017, il avait atteint 51,3 % au premier tour. “On est vraiment dans une élection qui ne mobilise pas beaucoup de motivations, avec des élections législatives qui peinent à trouver leur utilité”, a déclaré ce jeudi à franceinfo Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos. Pour voir ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux sociaux. Ces cookies permettent le partage ou la réponse immédiate aux réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou l’incorporation de contenus initialement postés sur ces réseaux sociaux. Ils permettent également aux réseaux sociaux d’utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de publicité. autoriser
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Le duel Macron-Melenson au cœur du jeu

Le duel est tranché entre le camp d’Emmanuel Macron et les Nupes, l’alliance de gauche qui réunit La France insoumise, le PS, l’EELV et le PCF autour de Jean-Luc Mélenchon. Notre sondage publié jeudi place les Nupes très légèrement en tête des intentions de vote à 28%, juste devant la majorité présidentielle à 27%. Une découverte importante prise très au sérieux par la majorité présidentielle, qui pousse Emanuel Macron à dramatiser les enjeux de cette élection. Ce jeudi dans le Tarn, le chef de l’Etat s’est présenté en adversaire des “extrémistes”, qui proposent, selon lui, “d’ajouter crise sur crise en revenant aux grands choix historiques de notre Nation”. Emmanuel Macron a ainsi réitéré son appel aux Français pour lui accorder une “majorité forte et claire”. Jean-Luc Mélenchon a immédiatement réagi en affirmant que “ce n’est pas au président de mener la campagne des législatives”. “Le rôle du chef de l’Etat n’est pas de sauver le radeau des méduses”, a déclaré le chef de file de La France insoumise, qui a appelé les Français à voter massivement pour Noupes et espérait qu’il deviendrait Premier ministre.

La majorité absolue, gage de liberté d’action pour Emanuel Macron

Si l’Ensemble, qui soutient Emanuel Macron, obtient la majorité absolue à l’Assemblée, soit au moins 289 des 577 sièges, le Président aura le soutien nécessaire pour faire voter les lois qu’il entend mettre en œuvre, et donc mettre en œuvre la politique. Lors de son premier quinquennat, Emanuel Macron et ses alliés avaient près de 350 sièges à l’Assemblée. “Dès qu’il a la majorité à l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat a un grand pouvoir”, a déclaré à l’AFP Didier Maous, président d’honneur de l’Union française de droit constitutionnel. “Il devient un capitaine qui détermine la politique de la Nation”, résume-t-il.

Quels scénarios si la gauche arrive en tête ?

Si la gauche parvient à confirmer sa progression dans les sondages, le camp d’Emanuel Macron risque de ne pas atteindre les 289 sièges et donc de ne pas obtenir cette majorité absolue. Le président serait alors contraint de gouverner à la majorité relative. Il pourrait même être contraint de parler à un Premier ministre de gauche si la gauche obtient la majorité absolue.

La majorité relative obligerait Emmanuel Macron à des accords politiques

En cas de majorité relative, le président de la République aurait deux choix. La première est de rechercher le soutien d’autres groupes politiques afin d’avoir une majorité absolue pour l’approbation des textes. Il peut s’agir d’un accord du législateur ou d’un accord au cas par cas, selon les lois. La deuxième option serait de gouverner en minorité avec le Premier ministre de son choix, qui pourrait rester Elizabeth Bourne. C’est ce qu’a vécu Michel Rocard de 1988 à 1991, lorsque la gauche n’a pas obtenu la majorité absolue après la réélection de François Mitterrand. Le chef du gouvernement avait alors eu recours à 28 reprises au fameux article 49-3, qui permet au gouvernement d’adopter un texte sans le soumettre au vote de l’Assemblée. Après avoir recouru à cette arme constitutionnelle, l’opposition peut déposer une motion de censure et renverser le gouvernement, à condition qu’elle soit unie et réunisse la majorité pour voter en sa faveur. Mais l’utilisation du 49-3 est beaucoup plus limitée aujourd’hui. En particulier, elle ne peut s’appliquer qu’au budget et à un projet de loi par séance.

En cas de majorité absolue à gauche, Jean-Luc Melanson peut-il devenir premier ministre ?

Déjà soutenu par une percée dans le vote des Français à l’étranger, Jean-Luc Mélenchon a répété à plusieurs reprises son intention de passer le “troisième tour” des législatives. Les candidats de Noupes ne cessent d’appeler les Français à “l’élire Premier ministre”. Si l’Alliance des gauches remporte une majorité écrasante, « Emmanuel Macron sera privé de presque tous ses pouvoirs. “Ce n’est plus lui qui déterminera la politique de la Nation, mais la majorité à l’Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu”, explique Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Panthéon-Sorbonne. AFP. Le président conserverait toujours le pouvoir de nommer le Premier ministre, mais devrait s’entendre avec une majorité au parlement pour éviter d’être évincé rapidement. En cas de cohabitation, le chef de l’Etat conserve également la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives, dans un effort pour regagner sa majorité. Mais la dissolution est une arme à double tranchant : Jacques Chirac a perdu sa majorité en 1997 après la dissolution de la Convention. Elle avait été contrainte de vivre avec Lionel Jospin à Matignon pendant les cinq dernières années de son septennat.

Le nouveau gouvernement sera-t-il réformé après les élections ?

Au-delà de la question du nombre de sièges, le tout nouveau gouvernement pourrait être formé après les élections, en fonction des résultats des ministres candidats au parlement. Ceux qui sont touchés devraient vraiment quitter le gouvernement, comme en 2017 après la première élection d’Emmanuel Macron. L’enjeu est particulièrement crucial pour le Premier ministre : Elizabeth Bourne, qui n’a jamais été élue, se présente pour la première fois dans le Calvados. Si elle ne parvient pas à devenir députée, son avenir à Matignon sera compromis. Le ministre des Solidarités Damien Abad joue aussi son avenir politique : candidat dans l’Ain, le renégat LR est dans la tourmente suite à des allégations de viol. Seul gros hic de Macroney, une défaite dans sa circonscription, où il s’était imposé sous le label LR en 2017, signerait sa démission. Il lui serait également très difficile de revenir sous les couleurs de la droite après avoir quitté son parti.

Quel est l’avenir des anciens candidats à la présidentielle ?

L’avenir politique des anciens candidats à la présidentielle est aussi en partie en jeu lors de ces élections. S’il n’est pas nommé Premier ministre comme il l’espère, Jean-Luc Mélenchon restera-t-il à la tête de La France insoumise ? Il a déjà prévenu qu’il se présente pour sa dernière campagne présidentielle cette année. Il ne se présente pas dans sa circonscription à Marseille et a installé son directeur de campagne et possible successeur, Manuel Bompard. Marin Le Pen, peu présent après sa défaite au second tour de la Présidentielle, peine à se faire entendre sur la scène nationale. Il brigue un second mandat dans la circonscription de Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Il espère toujours ravir à Noupes le titre de premier adversaire de la future Assemblée. Lors d’une réunion, il a demandé à Emanuel Macron de n’avoir qu’”une majorité relative” pour qu’il “n’ait pas les pleins pouvoirs”. Mais la tâche s’annonce ardue : la dirigeante du RN doit convaincre ses électeurs frustrés post-présidentiels de se rendre aux urnes. Cependant, son électorat, guidé par la classe ouvrière et la jeunesse, est plus disposé que d’autres à s’abstenir. Il termine quatrième à la présidence avec 7% des voix, tandis qu’Eric Zemmour est candidat à Saint-Tropez, où il avait obtenu 14,7% au premier tour. Une circonscription où l’extrême droite a obtenu près de 47 % des suffrages. Après son échec à la présidentielle, le guerrier avait promis de “s’inscrire à terme” en politique. Candidats députés. © Visactu – Visactu