Un peu déçus par la faible participation des militants pour le climat et l’environnement, Lou Garcia, Victor Quilichini et Pierre Taïeb, militants du Relais Jeunes, sont tout de même heureux d’être là, place Blanche dans le 9e arrondissement de Paris, ce samedi 11 juin au début de « Nous n’attendons pas ! “. Nommée ainsi, notamment en relation avec les élections législatives, dont le premier tour aura lieu le lendemain, cette manifestation, qui se déroule dans de nombreuses villes de France, se voulait un point de convergence des antiracistes, les luttes féministes, pour les injustes, contre les violences policières, contre l’extrême droite… et “pour la justice sociale et climatique”. Les trois jeunes ont également parcouru à pied et à vélo pendant trois mois et demi quelque 3.000 kilomètres et une vingtaine d’étapes dans la plupart des grandes villes de France pour “remettre les questions de démocratie, de justice sociale et d’environnement au cœur du débat national”, telles comme le proclame le manifeste qui les amène à débattre dans tout le pays. Lire aussi : Cet article est pour nos abonnés Climat : après Roland-Garros, la campagne Dernière Rénovation veut augmenter les efforts de forage
“Petits remaniements gouvernementaux”
En chemin, ils ont décidé de terminer leur périple, ramenant également le “témoin”, un cylindre contenant leur manifeste “On prend le pouvoir”, à l’Académie du climat, dans le 4e arrondissement de Paris, d’où ils sont partis le 20 février.
Étudiante en sciences politiques à Paris, la Montpelliéraine de 25 ans Lou Garcia ne regrette pas sa longue et fastidieuse marche. “Je suis radicalisé dans mes engagements et je n’aurai pas de mal à exercer la désobéissance politique, vu la gravité de la situation et l’inaction des gouvernements. »
Victor Quilichini, Pierre Taïeb et Lou Garcia, marcheurs Relais Jeunes, dans la manifestation du 11 juin 2022 à Paris. R.BX.
L’échéance électorale du 12 juin, comme les premières mesures prises par le gouvernement d’Elizabeth Bourne, ne rassure pas les militants. “On attend des députés qu’ils défendent les valeurs de justice écologique et sociale. Ce sont eux qui décident du budget ou de la possibilité de sanctions sur les entreprises qui polluent, ajoute Lou. C’est leur rôle d’anticiper et d’accompagner les populations dans la mise en œuvre de la transition écologique. »
Pour Victor Quilichini, 21 ans, étudiant en biologie et descendance du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), “petits remaniements au niveau gouvernemental” [avec une première ministre appuyée par un secrétaire général à la planification écologique] ce sera à peine suffisant. « Nous sommes loin de ce qu’il faut faire.
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Convergence des jeux
Tout au long de leur parcours, les dix jeunes qui ont sillonné le cercle ont rencontré, bien sûr, des militants, mais aussi de nombreux agriculteurs, avec lesquels des militants, des citoyens, et quelques élus ont souvent couché. “Ce n’étaient pas forcément des écologistes ou des alternatives convaincues, les rencontres étaient riches, comme à Roubaix avec des habitants qui avaient transformé une friche industrielle en un jardin à partager, en un tiers-lieu pour les habitants, les jeunes”, se souvient Victor. Il ne vous reste plus qu’à lire 35,1% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.