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La possibilité d’obtenir une carte de séjour “emplois en tension”, annoncée par les ministres de l’Intérieur, Géral Darmanin, et du Travail, Olivier Dussopt, mercredi 2 novembre, dans un entretien au Monde, changerait la vie d’Hortense si elle existait en 2022 ; Cette proposition, qui devrait concerner certaines professions en pénurie de main-d’œuvre, fera l’objet de consultations “à partir de novembre”, a expliqué le ministre du Travail. Elle pourrait être inscrite dans le nouveau projet de loi du gouvernement sur l’immigration, dont l’examen est prévu début 2023. Ce que nous “proposons, c’est de mettre fin à une forme d’hypocrisie”, a déclaré le ministre.
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Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, les employeurs se sont félicités de cette possibilité, qui toucherait des personnes déjà présentes sur le territoire. Comme le BTP, autre secteur “en tension”, les cuisines des restaurants ou les couloirs des hôtels emploient de nombreux travailleurs sans papiers, déclarés ou non. « Si nous pouvons arranger les choses, arrêter tout ce trafic, ce sera bien. Plus généralement, nous défendons l’idée d’une migration choisie, centrée sur les transactions dont nous avons besoin”, confirme Laurent Duc, responsable de la branche hôtelière de l’Association des professionnels et industries de l’hôtellerie.
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« Pour que notre industrie continue à fonctionner, nous devons faire le tri entre ces personnes, qui sont bloquées dans leur développement et vivent des situations difficiles. Parfois, après plusieurs années dans un restaurant, certaines personnes disent à leur employeur : en fait, cette pièce d’identité ne m’appartient pas, j’aimerais qu’elle me règle. Généralement, les patrons les accompagnent, mais c’est très long, incertain”, explique Franck Trouet, de l’Association nationale des gérants indépendants d’hôtellerie et de restauration.
“Métiers abandonnés”
Si ces organisations patronales applaudissent, c’est que le secteur fait face à des problèmes de recrutement sans précédent, en plus de la flambée des coûts des matières premières, de l’énergie, des difficultés à rembourser les prêts garantis par l’État… Pour l’année 2022, les employeurs de l’hôtellerie et restauration Le secteur devra embaucher 360 000 personnes, soit 23 % de plus que l’année précédente, selon l’enquête annuelle “Besoins de main-d’œuvre de Pôle Emploi. La majorité de ces métiers sont considérés comme “difficiles” par les recruteurs, notamment pour les serveurs et les cuisiniers. Ne trouvant pas de personnel, les magasins ont cessé d’ouvrir certains jours, réduit le nombre de tables… Il vous reste 48,21% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.