Soixante-cinq mille hectares ont été enfumés à la mi-septembre, la plus grande superficie brûlée depuis que nous avons des données agrégées au niveau européen, c’est-à-dire 2006. Jusqu’à 10 000 pompiers ont été mobilisés certains jours, 100 000 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile lors des incendies de l’été. , vétusté du matériel et du personnel : la saison des incendies a confirmé les craintes exprimées au printemps, avant même qu’une canicule particulièrement violente ne frappe le pays. Alors que le 128e congrès national des sapeurs-pompiers doit s’achever samedi 24 septembre à Nancy, professionnels et acteurs institutionnels s’interrogent sur la survie du modèle français de sécurité politique. Indéniablement efficace – cet été, 95 % des incendies ont été maîtrisés avant de couvrir 5 hectares de végétation -, ce modèle est aujourd’hui mis à mal par la récurrence des événements climatiques extrêmes, la multiplication des incendies sur tout le territoire, même structure. Un système “à bout de souffle”, évaluait, début septembre, François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France (ADF). Sur le sujet, une “mission éclair” a été lancée, dont certaines des conclusions devaient être présentées vendredi en marge de la conférence des pompiers.
« Trouver de nouveaux équilibres »
« Il y a un consensus sur le constat, estime Jean-Baptiste Estachy, conseiller sécurité ADF, avec une généralisation du risque qui nécessite une augmentation des moyens, notamment aériens. En juillet, lors d’une visite sur le site même de l’incendie qui a détruit 7.000 hectares à la Teste-de-Buch (Gironde), Emmanuel Macron avait jugé nécessaire de renforcer la flotte française, composée de douze Canadairs, sept avions Dash et trois Twin. -avion à moteur Beechcraft. “Cette flotte volante est clairement devenue insuffisante”, explique la Fédération nationale des sapeurs-pompiers français (FNSPF), qui demande la mise en place d’un système de cinq appareils disponibles, toute l’année, pour détecter les incendies et y faire face au plus tôt. . “Une veille aérienne prête à intervenir et des camions positionnés au sol pour attaquer immédiatement un incendie : grâce à cette stratégie on gagne les batailles”, estime Grégory Allione, président de la FNSPF.
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“Nous voulons faire passer le nombre de Canadairs dans notre propre flotte de douze à seize”, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’audience de la Commission judiciaire du Sénat, mercredi 21 septembre, pour en présenter l’orientation et la planification. Loi sur le ministère de l’Intérieur. Mais le problème n’est pas de les acheter, c’est de les produire : aujourd’hui il n’y a plus d’usines pour le faire. »
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