EXTRAORDINAIRE – La situation est inacceptable. Le président du Samu-Urgences de France, François Braun, accusé par Emmanuel Macron de « mission spectacle » pour soins non programmés, a affirmé ce jeudi 9 juin que « les urgences ne peuvent plus être un bar ouvert ». D’une part, plus de 21 millions de passages aux urgences (en 2019), le double en vingt ans. En revanche, 120 services ont été contraints de réduire le spoiler cet été faute de soignants, selon le Samu-Urgences de France. L’équation est difficile pour son président. “Les urgences ne peuvent plus être un bar ouvert, nous ne pouvons plus tout servir”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la Conférence des urgences à Paris jusqu’à vendredi. La veille, Brigitte Bourguignon avait été là pour annoncer les “premiers pas” pour surmonter un “été difficile” à l’hôpital : heures supplémentaires payées deux fois, étudiants infirmiers “immédiatement” employables, cumul emploi et retraite “facilité” pour les soignants.

Le nécessaire « tri » des patients

Le ministre de la Santé avait quant à lui prévenu qu’”il n’acceptera pas que les Français croient que le système s’effondre partout”. Mais pour François Braun, il faut aussi “arrêter de prétendre qu’on peut avoir des services d’urgence ouverts 24h/24, 7j/7 partout”. Quitte à filtrer l’accès aux urgences via le Samu, via un appel préalable au 15, comme certains hôpitaux ont dû le faire récemment. Notamment à Cherbourg, où M. Macron s’est rendu la semaine dernière et où “ça marche, il n’y a pas de perte de chance” pour les patients, a assuré le médecin urgentiste. Selon lui, un “principe de dépistage” s’impose “soit par téléphone, soit “à l’entrée” des urgences, afin de traiter en priorité les urgences vitales et d’orienter les autres patients vers les médecins de garde ou de prendre rendez-vous en conséquence avec le cas. . M. Braun n’a toutefois pas précisé si cette pièce ferait partie des conclusions de sa “mission éclair”, attendue avant le 1er juillet. À voir aussi au Huffpost : Ces soignants en ont marre du blabla en prévision de la crise hospitalière