Posté à 15h30  Mis à jour à 17h48.
                Jean-Thomas Léveillé La Presse             

La société mère de GNL Québec, Symbio Infrastructure, a annoncé vendredi après-midi dans un communiqué la signature d’un protocole d’entente (memorandum of Understanding) avec l’entreprise publique Naftogaz d’Ukraine pour son approvisionnement en gaz naturel liquéfié à partir de 2027 (GNL), mais aussi en hydrogène liquide. . L’accord, signé à Washington le 5 juin, stipule que le GNL et l’hydrogène transiteront par un pays européen “d’un commun accord”. Cependant, le gouvernement du Québec a refusé d’approuver le projet d’Énergie Saguenay il y a près d’un an, et le gouvernement canadien a rejeté le projet en février dernier. Le communiqué de Symbio ne mentionne pas ce double démenti, mais souligne le « vif intérêt » du Canada à « aider l’Europe à faire face à sa crise énergétique et à son besoin de diversifier son approvisionnement en GNL ». Interrogée par La Presse, l’entreprise n’a pas précisé comment elle entendait mettre en œuvre l’entente avec Naftogaz, qu’elle n’a pas voulu divulguer.

Un “spectacle de fumée”

L’annonce de Symbio est « vaine » car GNL Québec ne pourra « surmonter » les dénégations de Québec et d’Ottawa, a indiqué la Coalition Fjord, une organisation saguenéenne qui s’est battue contre le plan de σχέδιοnergie Saguenay. “C’est une annonce futile, c’est quand même un show de fumée”, a déclaré Camille-Amélie Koziej Lévesque à La Presse au nom de l’organisme. GNL Québec pourrait décider de déposer un nouveau projet, mais celui-ci devra « répondre aux mêmes exigences » que le précédent, a indiqué le ministre québécois de l’Environnement et du Changement climatique, Benoit Charette. “Dans un tel contexte, on parle donc d’un processus pluriannuel, ce qui rend difficile de voir comment un tel projet pourrait être une solution aux problèmes d’approvisionnement actuels en Ukraine ou même en Europe”, a-t-il déclaré. dans une déclaration écrite transmise à La Presse. Un nouveau projet devrait “suivre la procédure transparente établie dans la Loi sur l’évaluation d’impact du Canada”, a déclaré le bureau du secrétaire fédéral aux Ressources Jonathan Wilkinson. Ottawa a l’intention d’aider à diversifier l’approvisionnement énergétique de l’Ukraine et de l’Europe, mais le fera “d’une manière qui garantit que toutes les émissions font partie du plan climatique du Canada”, a déclaré le ministre Keean Nembhard. GNL Québec « fait preuve d’une arrogance débridée et manque de respect envers les gouvernements fédéral et des États qui ont clairement rejeté ces travaux après des procédures d’évaluation environnementale rigoureuses et scientifiques », a déclaré Patrick Bonin. , porte-parole de la campagne climatique de Greenpeace Canada. Ce dont l’Ukraine et la planète ont besoin, c’est de se débarrasser rapidement des combustibles fossiles. Patrick Bonin, Greenpeace Canada

Focus sur les énergies propres

L’annonce de Symbio a également suscité des partis d’opposition au Québec. « Nous venons d’adopter un projet de loi pour éliminer le Québec des hydrocarbures. “Qu’est-ce que les partisans de GNL Québec ne comprennent pas dans le mot ‘non’?”, a demandé la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. “L’avenir est aux énergies propres et il est complètement faux de penser que nous rendons service à qui que ce soit en perpétuant notre dépendance aux hydrocarbures”, a ajouté la collègue d’ilmilise Lessard-Therrien responsable des dossiers environnementaux. «Le conflit en Ukraine, bien que malheureux et répréhensible, demeure un événement ponctuel qui ne doit pas nous faire dévier de la trajectoire vers la neutralité carbone», a déclaré le porte-parole du Parti québécois pour l’environnement et député de Jonquière Sylvain Gaudreault.

Énergie Saguenay dépend de Gazoduq

Même si GNL Québec soumet une nouvelle version des travaux d’Énergie Saguenay aux autorités provinciales et fédérales, rien n’indique qu’elle disposerait d’une source d’approvisionnement. L’évaluation du projet de construction d’un gazoduc entre le nord de l’Ontario et le Saguenay, appelé Gazoduq, n’a pas été réalisée. Le projet demeure toutefois “actif”, a déclaré à La Presse un porte-parole de l’entreprise, qui n’a pas souhaité être nommé.

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			44 millions Quantité quotidienne, en mètres cubes, de gaz naturel qui aurait liquéfié le complexe 			 			SOURCE : GNL QUÉBEC 		  


		SOURCE : GNL QUÉBEC