Interrogé sur la fameuse facture de deux millions de francs suisses, au cœur de ce dossier de paiement prétendument injuste, Blatter a répondu : “Je ne répondrai pas aux questions de la FIFA car depuis mars 2016, le président de la FIFA (Gianni Infantino, qui venait d’être élu) il ne m’a jamais répondu. Je suis Catherine Hohl-Chirazi, avocate de la FIFA. (F. Faugère / L’équipe)
Même position pour Platini, quand l’avocat de la Fédération internationale a voulu retenter sa chance. L’ancien président de l’UEFA s’est montré encore plus caustique : “Je ne répondrai pas dans une maison (FIFA) dont le président est accusé. » Référence à la procédure pénale lancée en juillet 2020 contre l’ancien ailier droit de Platini au sein de la Confédération européenne et ancien chef du parquet fédéral Michael Lauber, pour trois réunions secrètes auxquelles les deux hommes ont participé (en 2016 et 2017). “J’ai été qualifié de faussaire bancaire et de blanchisseur d’argent. Mon but n’était pas de devenir président. » Michel Platini, au deuxième jour de son procès Ces rencontres non protocolaires alimentent les soupçons de collusion entre la FIFA et les arbitres suisses et planent sur le procès. “Je suis d’accord avec M. Blatter sur la façon dont la FIFA nous a traitéscontinua Lorrain. J’ai été accusé de faux comptes et de blanchiment d’argent. Mon but n’était pas de devenir président. Ce n’est pas facile, quand on est mondialement connu, d’être critiqué dans le monde entier. » Michel Platini, à son arrivée au stade. (F. Faugère / L’équipe)
Auparavant, Sepp Blatter avait retenu sa version de l’affaire présumée de paiement abusif : celle d’un “Accord oral” initialement passé entre lui et Platini, un paiement de salaires impayés et une facture qui était connue, selon lui, des instances de la FIFA. “Je viens d’avoir cet homme dans ma maison et il valait un million”a déclaré l’ancien patron du football mondial. “Lorsque j’ai été élu président de la FIFA, nous avions une mauvaise histoire. Mais je pensais qu’un footballeur pourrait nous aider, la FIFA et moi, il a dit. Michel Platini m’a dit “Je vaux un million”. Je lui ai dit : “Alors tu seras dans ma maison pour un million”. » En présentant sa position devant les trois juges du tribunal correctionnel du TPF, Blatter avait évalué “complètement incompréhensible” être traduit devant un tel tribunal, pour un dossier qui, selon lui, appartient à un “Les questions administratives, dans le cadre d’une association, qui doivent être traitées par le droit civil”.

Blatter : “Je suis content que ça puisse se terminer”

Mais le Suisse s’est aussi dit ravi de pouvoir s’expliquer devant les juges. “En fait, j’ai déjà été puni pendant sept ans (le début des poursuites pénales à son encontre date de fin septembre 2015), c’est comme une éternité. Je n’avais besoin que d’une main pour compter mes amis. “Je suis heureux d’être ici et ça peut finir.” Michel Platini avait pris la place de son ancien mentor, au milieu de la salle d’audience, devant les trois juges, peu après 10h15. “Je suis juste heureux d’être librea expliqué Platini, à propos de son rôle de consultant. J’étais sa caution pour le monde du football dans un monde où il n’y a pas de footballeurs. J’ai travaillé principalement dans le développement [du programme] Viser également le calendrier international. Et j’ai participé aux voyages de Sepp Blatter. Quand il était en politique, je l’accompagnais. Mais le petit hic c’est que je n’avais pas de contrat… Michel Platini et Sepp Blatter en discussion lors de la Coupe du monde 2014. (S. Mantey / L’Équipe)
En août 1999, je lui ai dit que je travaillais avec lui depuis un an, mais qu’il n’y avait pas de tel contrat. Si j’avais un accident, je n’étais pas protégé. Il m’a dit qu’il y avait un problème pour payer le montant. J’ai demandé: ”Que faisons-nous” ? Blatter m’a dit qu’il me donnerait un contrat de 300 000 francs suisses par an comme secrétaire général (de l’autorité), ensuite, et pour le reste, ce que nous verrons plus tard. Mais je ne suis pas un homme d’argent, je ne suis pas inquiet. Dès l’âge de 17 ans, j’avais très bien gagné ma vie. »