PATRICK HERZOG / AFP Jean-Luc Mélenchon (ici le 19 janvier) se dit “déçu” par ce vote de Roussel et de plusieurs élus Nupes à l’Assemblée POLITIQUE – On change une équipe qui dessine. Comme prévu, l’Assemblée nationale a rejeté, lundi 31 octobre, les nouvelles motions de mise en accusation du Rassemblement national et de la France insoumise, déposées après le recours d’Elizabeth Bourne contre l’article 49.3 de la Constitution pour faire voter le budget de la Sécu. Soit, le même épilogue qu’il y a sept jours. A cette exception près : le texte des révolutionnaires n’a pas rempli la gauche. Plusieurs élus de la Nouvelle Union populaire, 22 pour être exact, ont choisi de ne pas ajouter leur voix à celles de leurs 129 collègues. C’est le cas, par exemple, du patron des communistes Fabien Roussel. Et cela dérange Jean-Luc Mélenchon. Dans son blog, le troisième homme de la dernière élection présidentielle et leader du mouvement révolutionnaire juge leur attitude “dégoûtante”. Interrogé sur le plateau d’une “Foire aux questions”, sur “le refus de voter pour la censure choisie par les douze députés PS, trois EELV et Fabien Roussel”, l’ancien député marseillais estime que leur stratégie revient à “soutenir le gouvernement Macron niant sa chute. »

Le RN en épouvantail ?

« C’est abominable, écrivait-il, la censure, c’est nier l’atteinte au droit de débat et d’amendement du Parlement. Et donc il signale la volonté de mettre un terme à la politique gouvernementale qui fait le malheur de millions de familles et la destruction des services publics. C’est le but! » Un peu plus tôt, la députée socialiste du Tarn-et-Garonne Valérie Rabault avait justifié son choix en expliquant qu’elle ne souhaitait pas mêler sa voix à celle de l’extrême droite. Marine Le Pen et ses troupes ont en effet voté en faveur du texte présenté par Insoumi, comme celui de Nupes sept jours plus tôt. « En politique, il y a toujours une hiérarchie des choix. Mon combat numéro 1 est contre le RN”, écrit sur Twitter l’élu PS, qui est également vice-président de l’Assemblée nationale. En politique, il y a toujours une hiérarchie des choix. Ma course non. 1 est contre RN. Je n’ai pas voté pour la proposition… — Valérie Rabault 🇨🇵🇪🇺🇺🇦 (@Valerie_Rabault)
Voir le tweet “Je n’ai pas voté la proposition LFI car je ne souscris pas aux appels de certains à ‘faire participer tous ceux qui veulent participer à cette proposition’, donc y compris le RN”, ajoute-t-il en visant, sans le nommer. et président de la commission économique du Palais Bourbon Éric Coquerel, plus enclin à collectionner les grands nombres. “Nous, les députés de Nupes, n’avons pas la majorité à nous seuls pour critiquer le gouvernement. Dès lors, soit on le fait pour l’opérette, ce n’est pas notre cas, soit on le fait pour dire qu’on ne veut plus de cette politique. Et dans ce cas on fait participer tous ceux qui veulent participer à cette motion de censure”, a-t-il expliqué jeudi à France 2, quitte à bloquer certains de ses partenaires de gauche. Quoi qu’il en soit, pour Jean-Luc Mélenchon, s’abstenir de censurer la politique actuelle pour cette raison est une « aberration. “Sous couvert de ‘démentir les voix du RN’, ils finissent, sans oser le dire, par soutenir le gouvernement Macron en niant sa chute.” Cela ne supporte pas”, écrit, dans son blog, celui qui critique “une attitude du Congrès” qui “ne sert qu’à Macron” et “l’espoir de refaire le tour du braconnage”. Les autres différences demeurent. Au-delà de l’extrême droite, et de son « coup politique » qui a créé une rupture au sein de la Nouvelle Union populaire, le débat existe à gauche sur le risque d’« avilissement » des motions d’impeachment pour cause d’appel n’aboutissant jamais. Olivier Faure, le leader du PS – qui a finalement voté le texte des insoumis – a mis en garde ses collègues à la tribune. “On prend le risque de diluer la puissance du message”, a-t-il dit, comme pour justifier le fait que son équipe n’ait pas cosigné la proposition en réponse au nouveau 49.3. Réponse de son homologue LFI : « Et si on ne le faisait pas ? Il n’y aurait qu’une seule motion de censure, celle du RN. On se mettrait devant un dilemme : soutenir le gouvernement ou voter avec le RN. » Voir aussi sur Le HuffPost : Vous ne pouvez pas voir ce contenu car vous avez refusé les cookies liés au contenu de tiers. Si vous souhaitez voir ce contenu, vous pouvez modifier vos préférences.